Royaume-Uni : le parti conservateur noyauté par les partisans d’un Brexit « dur » ?
Une vague d’adhésions sans précédent déferle depuis cet été sur le Parti Conservateur britannique. Si rien n’a encore été prouvé en ce sens, la volonté des partisans d’un Brexit « dur » de prendre le contrôle du parti tory, en cas de chute de Theresa May, laisse craindre que ces derniers veulent le conquérir par la base.
Le Brexit n’en finit plus d’agiter la vie politique britannique. Ainsi , le Parti Conservateur enregistre depuis cet été des adhésions en masse : les politologues estiment que le nombre d’adhérent devrait passer de 124 000 à 140 000. « Il y a clairement un afflux de gens qui rejoignent le Parti conservateur, mais dans quel but c’est impossible à dire », s’interroge Dominic Grieve, un député pro-européen.
Depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, le parti de la première ministre Theresa May est déchiré entre les partisans d’un Bexit « dur », visant à couper tous les ponts avec l’UE pour se tourner vers les Etats-Unis et le Commonwealth, et les défenseurs d’une solution conservant l’Europe comme partenaire économique et politique privilégié des Britanniques – la ligne suivie par le gouvernement actuel.
« Une rébellion de la base du Parti conservateur est possible »
Or, Theresa May est de plus en plus contestée, et une démission pourrait arriver rapidement. Dans ce cas, les députés conservateurs devraient désigner deux candidats, et tout adhérent au parti tory depuis au moins trois mois pourrait voter pour désigner le nouveau chef du parti.
D’où la volonté de certains partisans d’un Brexit « dur » d’infiltrer le Parti Conservateur par des adhésions massives. L’homme d’affaires Arron Banks, cofondateur et argentier du mouvement pro-Brexit Leave.EU, a ainsi lancé un appel à ses adhérents et followers sur les réseaux sociaux, pour qu’ils rejoignent les rangs du parti tory : « Une rébellion de la base du Parti conservateur est possible. Un nouveau dirigeant peut être porté au pouvoir et le bon sens peut l’emporter. Notre objectif est d’unir la droite », a ainsi écrit Arron Banks. Un noyautage qui risque d’éloigner encore davantage nos voisins britanniques de l’Union Européenne…