Irak : une coalition permet au premier ministre de garder son poste
En Irak, seize formations politiques, dont celles du leader chiite Moqtada Sadr, arrivé en tête aux législatives, et du premier ministre sortant, Haïder Al-Abadi, sont parvenues à un accord sur une coalition gouvernementale. Al-Abadi devrait donc conserver son poste.
Il a fallu attendre jusque tard, ce dimanche 2 septembre, pour voir émerger une coalition capable de gouverner l’Irak. Le Parlement tient en effet sa première cession ce lundi 3 septembre, qui doit déboucher sur les élections d’un président du Parlement, puis de la République, et enfin sur la formation d’un gouvernement avec un Premier Ministre.
Or, les élections législatives de juin 2018, largement boycottées et marquées par des soupçons de fraude et un recomptage des votes, ont débouché sur un éclatement des voix et des sièges au Parlement. Le leader chiite, le nationaliste Moqtada Sadr, allié aux communistes sur un programme anticorruption était certes arrivé en tête, mais avec seulement 54 sièges sur 329, il devait trouver de nombreux alliés.
Une coalition très large, mêlant sunnites et chiites, nationalistes, laïcs et pro-occidentaux
Après s’être un temps rapproché du parti arrivé second des élections, l’Alliance de la Conquête d’Hadi Al-Ameri, un regroupement d’anciens combattants antidjihadistes proches de l’Iran, Sadr a finalement réuni une coalition très large (seize partis), comportant notamment le premier ministre sortant, Haïder Al-Abadi. Ce dernier, soutenu par l’Occident, devrait conserver son poste ; son parti avait obtenu 42 sièges aux élections.
Parmi les autres signataires de l’accord gouvernemental se trouvent notamment la liste Wataniya (21 sièges), du laïc Iyad Allawi, qui compte de nombreuses personnalités sunnites, ainsi que plusieurs listes sunnites, et celle du dignitaire chiite Ammar Al-Hakim. Cette coalition regroupe donc 177 députés sur les 329 que compte le Parlement. Un chiffre qui permet de s’assurer une majorité, mais qui augure de nombreux compromis pour le futur gouvernement, tant cette majorité sera fragile.