Publié le : mercredi 29 août 2018

Omar Ba, l’artiste sénégalais en vogue dans les galeries parisiennes

Né à Dakar, formé à Genève, Omar Ba peint des toiles figuratives et narratives, qui racontent l’Afrique, sa réalité économique, son histoire coloniale, ses dirigeants corrompus. Installé à la prestigieuse galerie Templon, son talent a convaincu l’Occident.

En un an et demi, les tarifs de ses toiles ont explosés, passant de 18 000 à 40 000 euros, confirmant sa côte ascendante. Pensionnaire depuis deux ans de la galerie Templon, Omar Ba s’affirme comme une figure de premier plan dans la peinture contemporaine. Exposé à la fondation Louis Vuitton et au Louvre Abou Dhabi, il détonne dans un paysage dominé par les artistes occidentaux pratiquant une peinture abstraite.

Celle d’Omar Ba est au contraire figurative, narrative, remplie de détails, forçant le spectateur à passer du temps devant ses oeuvres. Elles racontent l’Afrique, son développement cahoteux et à deux vitesses, les plaies encore ouvertes de la colonisation, la corruption des dirigeants, qu’il représente souvent sous forme d’animaux.

Né à Dakar, passé par l’Ecole des Beaux Arts locale, Omar Ba a vu son destin basculer quand il est admis à la Haute Ecole d’art et de design (HEAD) de Genève, en 2003. Si elle lui ouvre des réseaux, cette école le confronte à une vision de l’art opposée à la sienne. Mais Omar Ba s’obstine, et, se nourrissant des livres, de l’historien et panafricaniste sénégalais Cheikh Anta Diop, comprend qu’il veut porter un message sur son continent.

« Un artiste africain qui peint des sujets africains comme des Occidentaux »

Après une traversée du désert où ses toiles n’intéressent pas grand monde, il rencontre le galeriste genevois Guy Bärtschi, qui le lance. Jusqu’au succès d’aujourd’hui : « Les Européens ont trouvé un artiste africain qui peint des sujets africains comme des Occidentaux », explique son galeriste, Daniel Templon..

Et si sa singularité est une des ses forces, il ne veut pas être réduit « à l’Africain de service ». « J’ai ma place ici. Je ne vois pas pourquoi un artiste africain coûterait moins cher qu’un autre. Le fait d’être le seul Africain de la galerie Templon me motive encore plus pour être à la hauteur des autres  » défend Omar Ba, qui rêve de ce moment où les artistes africains seront jugés à la même hauteur que Manet…

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