Les relations diplomatiques se réchauffent entre l’Allemagne et la Russie
Depuis l’annexion de la Crimée, les tensions prévalaient entre la Russie et l’Allemagne, cette dernière étant fermement opposée à la politique russe en Ukraine. Mais les deux pays se sont rapprochés, ces derniers mois, Vladimir Poutine et Angela Merkel viennent de se rencontrer, dans une volonté de renouer le dialogue sur d’autres sujets, comme la Syrie ou le nucléaire iranien.
Ce samedi 18 août, Angela Merkel, chancelière allemande, a reçu le président russe Vladimir Poutine, à Meseberg, durant trois heures. C’est la seconde rencontre en moins de six mois entre les deux dirigeants, et les contacts diplomatiques sont constants entre les deux pays, qui affichent leur volonté de réchauffer leurs relations.
La position allemande sur l’Ukraine et l’annexion de la Crimée par la Russie, très critique, a longtemps pollué les rapports entre les deux pays. Mais tant sur ce dossier que sur le conflit syrien, où la résolution humanitaire et politique nécessite une collaboration entre la Russie et l’Union Européenne, les deux Etats ont accepté de discuter, malgré leurs désaccords.
Ce rapprochement est également motivé par un pragmatisme économique, notamment d’un point de vue énergétique : l’Allemagne est un client d’importance pour une économie russe fragilisée par les embargos américains, et les ventes de gaz russe en Allemagne ont augmenté de 22% l’année dernière. « L’Allemagne est un des premiers clients des ressources énergétiques russes » a rappelé Vladimir Poutine, prêt à des concessions pour soigner ce partenariat économique.
« Un tournant dans les relations germano-russes »
Les deux dirigeants ont donc évoqué la possibilité de créer une mission onusienne en Ukraine, et les mesures à mettre en oeuvre pour organiser le retour des réfugiés en Syrie. Ils ont également réaffirmé leur accord sur la question du nucléaire iranien, en opposition avec la position américaine.
« La rencontre de Meseberg marque un tournant dans les relations germano-russes. Le conflit en Ukraine a longtemps pris toute la place. Aujourd’hui Angela Merkel et Vladimir Poutine sont d’accord sur le fait qu’ils doivent parler des autres sujets » a commenté Stefan Meister, expert de la région à l’institut DGAP.