Crise de la livre turque : vers un rapprochement avec l’Europe ?
Alors que la Turquie est prise dans la tourmente de la crise diplomatique avec les Etats-Unis et ses effets désastreux sur l’économie, notamment la valeur de sa monnaie, le président Erdogan envoie des signes de rapprochement avec l’Union Européenne.
Après s’être relevée la semaine dernière, la livre turque a connu un nouveau plongeon de 4% par rapport au dollar, le 17 août : en tout, la monnaie a perdu 40% de sa valeur par rapport au billet vert sur l’année 2018.
Cette nouvelle baisse est une réaction à l’enlisement de la crise politique entre les Etats-Unis et la Turquie : le pasteur de la discorde, l’américain Andrew Brunson (accusé d’avoir soutenu la tentative de putsch contre Recep Tayyip Erdogan en 2016) n’ayant toujours pas été libéré, Washington a affirmé que les sanctions économiques contre Anakara seraient encore renforcées.
Dans la tourmente, la Turquie, accusant Washington de fourbir un « complot politique » contre elle, est déterminée à ne rien lâcher devant les Etats-Unis et de chercher « de nouveaux marchés et alliés ».
La Turquie doit trouver « de nouveaux marchés et alliés »
Et si le Qatar a promis le 15 août d’investir 15 milliards de dollars en Turquie, Ankara cherche surtout à se rapprocher de l’Europe, après deux ans de vives tensions. Recep Tayyip Erdogan s’est ainsi entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron, pendant que son ministre des Finances, Berat Albayrak, s’est entendu avec son homologue français Bruno Le Maire pour « renforcer leur coopération et agir ensemble face aux sanctions américaines », selon les mots de M. Albayrak.
Comme un signe d’apaisement, la justice turque vient d’ordonner la libération de deux soldats grecs et du président d’Amnesty International en Turquie. Deux affaires très critiquées par l’Union Européenne et qui ne semblaient pas devoir se résoudre aussi rapidement.