Israël rouvre le passage Kerem Shalom vers Gaza : un signe d’apaisement ?
Alors que le risque d’une nouvelle guerre à Gaza se fait chaque jour plus prégnant, Israël vient d’envoyer un signal d’apaisement : Tel-Haviv a rouvert le passage de Kerem Shalom, fermé depuis le 9 juillet, mettant fin au blocus de la bande de Gaza et permettant l’acheminement de produits de première nécessité. De quoi apaiser le Hamas et permettre l’ouverture de négociation ?
La bande de Gaza est ouvertement au bord du gouffre : la frontière entre l’enclave palestinienne et Israël est le théâtre, depuis le 30 mars, de violences répétées, qui font craindre qu’éclate un nouveau conflit armé. Les manifestations contre le blocus se sont multipliées déclenchant des affrontements souvent réprimés dans le sang. Au moins 169 Palestiniens ont été tué ; un militaire israélien est mort, une première depuis 4 ans !
Dans cette escalade de violence, la fermeture par Israël du passage de Kerem Shalom, le 9 juillet, avait été perçu comme un point de non-retour. En n’autorisant que l’envoi à Gaza de matériel humanitaire, par l’unique passage permettant de ravitailler l’enclave, Israël avait plongé les 2 millions d’habitants du territoire occupé dans une dangereuse précarité.
Israël peut-il négocier avec le Hamas ?
De ce point de vue, la décision de Tel-Haviv de rouvrir ce passage peut être perçu comme une main tendue. Des centaines de camion se sont pressés pour acheminer des marchandises nécessaires à la vie quotidienne des habitants de Gaza.
Pour autant, les négociations pour ramener le calme dans le territoire s’annoncent complexes. Rappelons que l’Autorité Palestinienne a été évincée de Gaza au profit du seul Hamas, et que ce dernier n’est pas reconnu par la communauté internationale et considéré comme un ennemi terroriste par Tel-Haviv. Les deux entités palestiniennes doivent ainsi s’entendre avant d’envisager la moindre discussion avec Israël.