Mort de l’écrivain et dissident soviétique Vladimir Voïnovitch
Vladimir Voïnovitch, écrivain et ancien dissident soviétique, est mort le 27 juillet 2018, à l’âge de 86 ans, d’une crise cardique. Auteur notamment du roman Les aventures singulières du soldat Ivan Tchonkine, il avait fui l’URSS au début ses années 1980.
Né en 1936 dans le Tadjikistan soviétique, la carrière de Vladimir Voïnovitch en URSS a toujours été problématique : sa défense des droits de l’homme, son goût de la satire et ses liens avec d’autres dissidents ont toujours déplu profondément au parti.
En 1967, il rédige son roman le plus célèbre, Les aventures singulières du soldat Ivan Tchonkine, qui circule sous le manteau en URSS : il décrit les déboires d’un homme balourd, envoyé monter la garde d’un avion en panne dans un coin reculé de l’URSS, pointant les absurdités de l’armée soviétique et du totalitarisme.
Mais c’est son soutien à Alexandre Soljenitsyne, alors que ce dernier vient d’être expulsé d’URSS, qui provoque son exclusion du Cercle des écrivains soviétiques ; en 1981 il est déchu de sa nationalité soviétique et contraint à l’exil en Allemagne.
Un exemple de liberté d’esprit
Il revient en Russie en 1993, et demeure toujours très critique envers le pouvoir en place. Preuve de sa liberté d’esprit, il publie en 2002 un pamphlet remarqué critiquant vertement le même Alexandre Soljenitsyne dont le soutien avait précipité sa disgrâce.
Après l’annonce de sa mort, les autorités russes ont cependant reconnu le talent de l’écrivain, sans faire trop de commentaires sur ses prises de position politique. Le ministre de la Culture, Vladimir Medinski, a ainsi salué un « écrivain au grand talent, auteur de paroles de chansons appréciées, un homme à la position citoyenne responsable et active. Son oeuvre a toujours été une vision aiguisée de la réalité, habilement véhiculée par un langage vivant et fascinant ».