Conférence internationale sur le SIDA : une épidémie loin d’être enrayée

Officials take part in the 22nd International AIDS Conference (AIDS 2018), the largest HIV/AIDS-focused meeting in the world, in Amsterdam, the Netherlands, July 23, 2018. REUTERS/Eva Plevier NO RESALES. NO ARCHIVES
Réunie entre le 23 et le 27 juillet à Amsterdam, la dernière Conférence Internationale sur le SIDA a fait le point sur l’avancée de la maladie : et si le nombre de morts baisse depuis 2010 dans le monde, il stagne chez les jeunes, conséquences d’une insécurité sexuelle toujours aussi préoccupantes chez les jeunes filles, notamment en Afrique.
Le chiffre est parlant, il a été brandi par l’UNICEF durant la Conférence : toute les trois minutes, une adolescente entre 15 et 19 ans est contaminées par le VIH dans le monde. Cette annonce choc permet de rappeler que, malgré des avancées, l’épidémie continue de faire des ravages, notamment dans les pays du sud.
Durant la seule année 2017, le SIDA a provoqué la mort de 130 000 personnes de moins de 20 ans dans le monde, et 430 000 nouvelles infections ont touché cette tranche d’âge, en première ligne parmi les victimes de la maladie : depuis 2010, le nombre de morts liés au VIH baisse pour tous les âges, sauf pour les 15-19 ans, où il stagne.
Les causes sont malheureusement trop bien connues et rappelées par l’UNICEF : « les rapports sexuels précoces, y compris avec des hommes plus âgés, les relations contraintes, le rapport de force qui ne permet pas de dire non, la pauvreté, et le manque d’accès à des services de conseils confidentiels et de tests« .
L’Afrique est au coeur de ces problématiques : la Société internationale sur le sida (IAS) estime que quatre adolescentes africaines sur dix ont déjà subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un homme dans leur intimité.
« Les adolescentes au coeur de la crise » du VIH
« Dans la plupart des pays, les femmes et les filles n’ont pas accès à l’information et aux services nécessaires ou n’ont même pas la possibilité de refuser des relations sexuelles non protégées. Le VIH se propage rapidement parmi les personnes les plus vulnérables et les plus marginalisées, ce qui place les adolescentes au coeur de la crise » a complété la directrice générale de l’Unicef, Henrietta Fore.
La Conférence a largement insisté sur cette nécessité de toucher les plus jeunes, tant en terme de prévention que de tests et d’accès aux soins – seul moyen de réguler l’épidémie dans le monde.