Italie : fin d’une ère économique, avec le départ du patron de Fiat
A la tête du groupe Fiat-Chrysler depuis quatorze ans, Sergio Marchionne vient de passer la main, incapable de continuer travailler suite à l’aggravation de son état de santé. Une époque dorée se clôt pour le géant automobile italien. A ses successeurs de prendre le virage de la nouvelle automobile du prochain siècle.
Propriété de la famille Agnelli, le groupe Fiat était dirigé depuis 2004 par Sergio Marchionne, un homme qui avait su redresser une vénérable maison en perte de vitesse. Intégrant pleinement la marque dans la modernité, il avait séduit de nouveaux clients et largement relancé les ventes de l’entreprise.
Sergio Marchionne était également aux commandes du rachat progressif de l’américain Chrysler, entamé en 2009 et achevé en 2014, puis du détachement en sociétés pleinement autonomes des activités gros engins/camions en 2011 (pour créer CNH Industrial), et de Ferrari en janvier 2016.
Mais cette période dorée vient de s’achever, contrainte et forcée : hospitalisé début juin, Sergio Marchionne a subi une cascade de complications. Le groupe Fiat Chrysler a annoncé « avec un profond chagrin que durant la semaine, M. Marchionne a souffert de complications inattendues alors qu’il se remettait après une opération, qui ont sérieusement empiré ces dernières heures. Par conséquent, M. Marchionne ne pourra pas reprendre le travail » L’homme serait en fin de vie.
Le « sauveur » de Jeep à la tête de Fiat-Chrysler
Il a été remplacé à la tête du groupe Fiat Chrysler par Mike Manley, un Britannique de 54 ans : nommé en 2009 président de Jeep et de Ram (deux marques du groupe Fiat-Chrysler), en pleine tempête sur le secteur automobile italien, il a su moderniser la marque, faisant passer les ventes de 337 000 véhicules en 2008 à 1,9 millions espérés cette année.
Les profondes mutations que vit le secteur automobile (mobilité propre, véhicule autonome, électrification…) sont d’importants défis à relever pour un groupe encore très associé à l’essence et au diesel, et qui a su se redresser en s’appuyant notamment sur les cross-over et les SUV.