Un ancien diplomate livre sa vision du monde arabe dans ses mémoires
Du Moyen-Orient à l’Algérie, du Maroc à l’Egypte, jusqu’à l’Institut du Monde Arabe, l’ancien diplomate Gilles Gauthier a vécu toute sa vie entre la France et le monde arabe. Il en livre sa vision, entre autobiographie, réflexions politiques et récit de voyage, dans un ouvrage passionnant, Entre deux rives.
L’homme n’a pas eu un parcours traditionnel : entrée en diplomatie non par la voie royale de l’ENA, mais après avoir étudié l’arabe aux Langues Orientales, Gilles Gauthier s’est installé en Algérie à 21 ans, alors que le pays accédait à l’indépendance. Fasciné par ce pays dévasté où tout était à construire, il y commencé sa carrière.
Une carrière longue de cinquante années au plus près du monde arabe, dont il est résolument tombé amoureux : nommé à divers postes au Maroc, en Irak, en Syrie, au Liban, à Bahreï ou au Yémen, Gilles Gauthier a développé une relation particulière avec l’Egypte, où il fut conseiller culturel à l’ambassade de France en charge de la francophonie, puis, plus tard, consul. Il a également traduit L’Immeuble Yacoubian, le roman de l’Égyptien Alaa El-Aswany.
Diplomate en retraite, il termine actuellement sa carrière à l’Institut du Monde Arabe comme conseiller de Jack Lang, et vit entre Paris et Le Caire. Il vient de retracer son parcours dans un ouvrage entre le carnet de voyage, l’autobiographie et la réflexion sociologique et politique, publié chez JC Lattès.
« L’idéologie moderne détestable qui porte le nom d’Islam »
Usant largement de l’humour et de l’auto-dérision, Entre deux rives présente également la vision de Gilles Gauthier de l’évolution récente du monde arabe, entre inquiétude face à « l’idéologie moderne détestable qui porte le nom d’Islam » et enthousiasme devant le souffle du printemps arabe, dont il est persuadé qu’il ne s’éteindra pas et continuera de porter les peuples vers plus de liberté.
Une lecture agréable, vivifiante, enthousiasmante.