Pacte mondial sur la migration : l’ONU parvient à un accord
A l’exception des Etats-Unis, allergiques sous Donald Trump à tout multilatéralisme, l’ensemble des pays de l’ONU ont signé un pacte mondial sur la migration. S’il n’est pas contraignant et ne remet en cause aucune politique nationale, il prouve qu’un consensus sur ce sujet délicat est possible et est, en cela, un pas dans la bonne direction.
Alors que les questions migratoires provoquent des débats et des prises de position de plus en plus tranchées, notamment en Europe et aux Etats-Unis, l’ONU vient d’offrir, selon les mots d’un diplomate, une « bouffée d’air frais » sur cette délicate question. Ce vendredi 13 juillet, les 192 pays de l’ONU, à l’exception des Etats-Unis, ont signé un « pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulée ».
Le texte n’entend pas se substituer aux législations nationales, ni imposer quotas ou politiques migratoires, mais il pose des principes collectifs afin de réduire le chaos de la migration irrégulière et combattre le trafic d’êtres humains qu’elle provoque souvent. L’idée force est d’éviter que des Etats frontaliers se renvoient la responsabilité de la gestion des migrants, trouvent des solutions communes et gèrent humainement la présence de migrants sur leur sol.
« On peut se mettre la tête dans le sable, se dire qu’on s’en occupera demain, que ce sera pour une autre génération, lors d’une autre crise. Ou alors agir, planifier, organiser un système et répondre à un phénomène mondial par une solution mondiale. » a lancé, combattif, le président de l’Assemblée générale, le Slovaque Miroslav Lajčák.
« Un pari sur l’avenir »
Le pacte se veut un « un guide des bonnes pratiques et un catalogue de solutions », résume Louise Arbour, la représentante spéciale du secrétaire général sur la migration : « Il rappelle tous les grands principes tels que la défense des droits de l’homme et de l’enfant et couvre tout le spectre de la migration, que ce soit la compilation de données pour mieux appréhender le phénomène migratoire ou les questions liées au départ, au transit, à l’accueil, au travail, à l’accès aux services sociaux, au retour et à la réintégration » détaille-t-elle.
Pour autant, cette étape ne saura se suffire à elle-même, face à l’ampleur du phénomène : « Maintenant, le défi va être de réconcilier des discours nationaux qui sont ancrés dans la paranoïa. C’est un pari sur l’avenir, car la mobilité humaine est non seulement un phénomène inévitable mais surtout, bien gérée, elle peut donner des dividendes extrêmement positifs », espère Mme Arbour. Cette prochaine étape risque d’être bien plus compliquée à franchir…