Le terminal de Nassib, poste-frontière entre la Syrie et la Jordanie, et lieu-clé de la rébellion syrienne de la province de Deraa, vient de rendre les armes : un cessez-le-feu qui marque le début de la fin pour cette région encore tenue par les insurgés.

L’armée syrienne du régime de Bachar Al-Assad a lancé, depuis trois semaines, une vaste opération vers la province de Deraa, berceau de la rébellion contre le régime et un des derniers bastions des insurgés syriens encore debout, au sud du pays.

La violence de cette offensive, alliée à des bombardements intenses de l’aviation russe (qui ont fait plus de 150 morts civils en 3 semaines), a assuré un succès rapide à cette opération. Les combattants qui tenaient le territoire de Nassib, poste-frontière avec la Jordanie, viennent de demander un cessez-le-feu. Avec cette reddition, plus de la moitié de la province est de nouveau contrôlée par l’armée régulière.

« Vu la disproportion dans le rapport de force, on ne pouvait pas obtenir mieux »

Les rebelles ont du accepter de se rendre, en échange d’un transfert possible vers la poche d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie, ultime territoire en rébellion contre Damas. Ils ont accepté de déposer leurs armes aux troupes syriennes, progressivement. Le régime leur a également proposé de rejoindre des corps d’armée régulière spécialisés dans la lutte contre Daech.

Les troupes syriennes devraient se déployer tout le long de la frontière avec la Jordanie, dans les jours qui viennent. Damas a en revanche donné sa promesse que ni l’armée, ni la police, ni les services de renseignement réguliers ne se déploieront dans les villages proches de Nassib mais encore contrôlés par la rébellion : « On n’a aucune garantie que le régime respectera cette clause. Vu la disproportion dans le rapport de force, on ne pouvait pas obtenir mieux » admet Maan Abdul Salam, coordinateur politique de la rébellion du sud.