Publié le : lundi 2 juillet 2018

Grèce vs Macédoine : enfin un compromis sur le nom de « Macédoine »

Les gouvernements grecs et macédoniens se sont entendus le dimanche 17 juin sur un partage du nom de « Macédoine » : l’ancienne république de Yougoslavie prendra le nom de « Macédoine du Nord », sans référence à l’Antiquité. Un accord qui doit encore être validé par la population et les parlements…

La querelle dure depuis 1991, année où l’actuelle « République de Macédoine » a pris son indépendance de l’ex-Yougoslavie – c’est du moins sous ce nom qu’elle est reconnue par plus de 140 pays, dont les Etats-Unis et la Russie, mais elle est nommée ARYM à l’ONU, et c’est également sous ce nom que la Grèce la reconnait.

Athènes refuse en effet ce qu’elle considère comme l’appropriation d’un nom historiquement liée à l’histoire greque, puisque la Macédoine est la région dont est originaire Alexandre le Grand, cette province historique étant belle et bien située en Grèce actuelle, au sud de la « République de Macédoine ».

Cette épineuse question excite les nationalistes des deux cotés de la frontière depuis l’indépendance de la petite république, et elle demeure un frein à l’ouverture de la Macédoine vers l’OTAN ou l’Union Européenne. Mais, au terme de six mois de discussions, la situation pourrait enfin se pacifier.

Un accord historique… violemment contesté par les nationalistes des deux camps

Le dimanche 17 juin, un accord a ainsi été signé par les deux ministres des affaires étrangères, le Grec Nikos Kotzias et le Macédonien Nikola Dimitrov, sur les rives du lac de Prespes, à la frontière entre les deux pays. Il nomme officiellement l’ex-province yougoslave « République de Macédoine du Nord », tout en interdisant au pays toute publicité touristique à propos de l’héritage macédonien antique. Il rouvre également la frontière entre les deux pays.

Cet accord a été violemment critiqué par les nationalistes grecs et macédoniens, les uns et les autres l’estimant insultant pour leur pays. Il n’entrera d’ailleurs pas en vigueur avant, coté macédonien, d’avoir été approuvé par le Parlement macédonien, puis par la population via un référendum et acté par une révision constitutionnelle ; il faudra enfin que le Parlement grec le valide. Un parcours du combattant, compte tenu de la vigueur des courants d’extrême-droite dans les deux pays, qui réclament pour eux l’exclusivité de ce nom de « Macédoine ».

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