Coupe du Monde : le soft power russe dans toute sa splendeur
La Coupe du Monde de football 2018, qui s’est ouverte la semaine dernière en Russie, est une occasion en or pour Vladimir Poutine de mettre en avant une image plus positive de la Russie.
Depuis le jeudi 14 juin 2018, la Russie accueille la Coupe du Monde de football, second événement sportif planétaire le plus populaire après les Jeux Olympiques d’Eté. Malgré le boycott diplomatique de plusieurs pays qui ont refusé d’envoyer tout représentant officiel sur le sol russe, ce mois de compétition est l’occasion, pour Vladimir Poutine, de donner une autre image de son pays.
« Quand Poutine récupère la Coupe du Monde, l’objectif est avant tout politique : montrer la grandeur russe et le retour de la Russie depuis une dizaine d’années » expose Lukas Aubin, chercheur en géopolitique à l’université de Nanterre.
En choisissant de déployer l’événement autour de onze villes différentes, toutes dans la partie européenne de la Russie, l’organisation de la Coupe du Monde veut donner à voir des images tordant le cou à des clichés : « Aujourd’hui, la plupart des villes d’un million d’habitants ont été rénovées, sont modernes et la population y vit relativement bien. Contrairement à l’image souvent véhiculée d’une Russie pauvre » complète Lukas Aubin.
« Modifier les représentations que la population occidentale a de la Russie »
En choisissant de situer des matchs à Kazan, une ville où la population est à moitié musulmane, la Russie met aussi en avant sa diversité, sa mixité, bien loin de l’image de racisme véhiculée par le pays : « C’est aussi cela le rôle du soft power sportif russe : modifier les représentations que la population internationale – et surtout occidentale – a vis-à-vis de la Russie » détaille Lukas Aubin.
Une opération de communication d’autant plus nécessaire devant l’image écornée que renvoie la Russie suite à son soutien à Bachar al-Assad en Syrie, à l’annexion de la Crimée, à sa diplomatie plus qu’agressive vis-à-vis de l’Ukraine ou l’affaire Skripal.