Un G7 ruiné, de bout en bout, par Donald Trump !
Au lendemain de la fin d’un G7 rendu pénible pour les délégations européennes à cause de l’attitude de Donald Trump, le président américain, vexé d’une déclaration de Justin Trudeau, a décidé de se retirer de l’accord difficilement négocié.
Un G7 pour rien, ou presque ? C’est le sentiment qui domine au lendemain de trois jours qui ont vu le président américain Donald Trump ruiner la portée qu’aurait pu avoir cette réunion du « Groupe des sept » (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Japon).
L’objectif était de constituer un accord sur le commerce mondial, notamment dans le cadre des taux de douanes élevés mis en place par les Etats-Unis. Les sept dirigeants ont fini par parvenir à un texte, limité, n’évoquant pas les droits de douane, mais posant le principe d’une coopération.
Mais ce fragile édifice a été pulvérisé par les suites d’une conférence de presse de Justin Trudeau, premier ministre canadien et hôte du sommet, déclarant après la fin de la réunion que les droits de douane que veulent mettre en place les Etats-Unis sont « presque insultants ».
Riposte de Trump, via Twitter, ce dimanche 10 juin, annonçant qu’il quittait l’accord péniblement négocié : « Le PM Trudeau du Canada s’est montré docile et modéré pendant nos réunions au G7, tout cela pour donner une conférence de presse après mon départ dans laquelle il déclare que “les droits de douane américains sont presque insultants” et qu’il ne “se laissera pas bousculer”». Le président américain a ajouté qu’il trouvait cette attitude « très malhonnête et faible ».
« La coopération internationale ne peut dépendre de colères ou de petits mots »
Cet épisode a annulé le peu d’effets qu’avait eu ce sommet. Coté français, l’Elysée a réagi en affirmant que la France respecterait l’accord et encourageait tous les signataires, Etats-Unis compris, à faire de même : « Nous avons passé deux jours à avoir un texte et des engagements. Nous nous y tenons, et quiconque les quitterait le dos tourné montre son incohérence et son inconsistance. La coopération internationale ne peut dépendre de colères ou de petits mots. Soyons sérieux et dignes de nos peuples. Nous nous engageons et nous tenons ». Reste à savoir si Trump opérera (qui sait ?) un nouveau revirement.
De son coté, Vladimir Poutine, en pleine rencontre avec ses homologues chinois et iranien, pouvait se frotter les mains. La Russie, exclue du G7 depuis l’annexion de la Crimée en 2014, n’a pas été associée à cette mascarade. Le président russe avait beau jeu, dès lors, d’ironiser sur le « babillage inventif » du G7…