Publié le : lundi 4 juin 2018

Les indépendantistes catalans provoquent la chute de Mariano Rajoy

En Espagne, la levée de la mise sous tutelle de la Catalogne a provoqué une motion de défiance votée par le Parlement contre Mariano Rajoy – grâce aux voix des indépendantistes catalans. C’est le socialiste Pedro Sanchez qui va devoir former un gouvernement ultra-minoritaire.

Sa position ne tenait qu’à un fil. Le conservateur Mariano Rajoy, premier ministre espagnol jusque ce samedi 2 juin, savait son gouvernement minoritaire et menacé par la fin de la mise sous tutelle de la Catalogne.

La validation de l’élection de Quim Torra a la tête de la région autonome, après qu’il se soit publiquement désolidarisé des autonomistes les plus virulents, notamment tous ceux qui ont été arrêtés, a automatiquement mis fin à cette période de huit mois où la Catalogne est restée sous la tutelle de Madrid – avec pour conséquence la possibilité, pour les députés autonomistes catalans, de voter à nouveau au Parlement.

Leurs voix étaient celles qui manquaient pour valider la motion de défiance à l’encontre de Mariano Rajoy et porter au pouvoir le socialiste Pedro Sanchez.

Et même si ce dernier a soutenu Rajoy dans son entreprise de mise sous tutelle de la Catalogne et se montre très critique contre Quim Torra, qu’il traite de « Le Pen de la politique espagnole », ses positions sont plus proches des leurs – et leur haine de Rajoy particulièrement vivace.

« Parlons, occupons-nous du problème, prenons des risques »

« Ce n’est pas une motion pour le Parti socialiste [PSOE], mais contre le Parti populaire [PP] », a insisté la Gauche républicaine catalane (ERC). Pedro Sanchez semble d’ailleurs ouvert à un dialogue avec le Parlement Catalan, afin de sortir de cette crise catalane.

« Premier ministre Pedro Sanchez, parlons, occupons-nous du problème, prenons des risques, vous et moi », a ainsi déclaré Quim Torra.

Il reste cependant au nouveau premier ministre à former un gouvernement, qui ne devrait rassembler que des membres de son parti, et aucun membre de Podemos. Une alliance avec le parti anti-austérité aurait pu solidifier la position de Sanchez, dont le parti ne dispose que de 84 sièges sur 350, mais l’aurait forcé à gauchiser sa politique.

Il préfère faire cavalier seul. Rendant, de fait, son gouvernement d’une instabilité qui font douter qu’il conserve son poste jusqu’à la fin de la mandature, en 2020.

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