Energies nouvelles : quand la Chine prospecte sur… la Lune !
La Chine vient d’envoyer un satellite dans l’espace, pour l’envoyer graviter au-dessus de la face cachée de la Lune. Il sera le relai d’une vaste opération d’exploration visant à vérifier la présence d’Hélium 3 sur place et, le cas échéant, l’exploiter pour répondre aux besoins énergétiques de l’Empire du Milieu.
L’information peut sembler tirée d’un mauvais film de science-fiction ou d’un canular étudiant. Elle est pourtant véridique : parmi les pistes explorés par la Chine pour répondre à ses besoins croissants en énergie figure… la prospection dans l’espace !
Bien entendu, la mission spatiale entamée le 21 mai 2018 par le lancement du satellite Queqiao, qui sera mis en orbite autour de la face cachée de la lune, a des prétentions avant tout scientifiques. Ce satellite devra permettre aux chercheurs chinois de communiquer avec les robots qu’ils comptent envoyer sur cette face cachée, d’abord pour explorer le sol, puis pour y effectuer des prélèvements.
« Ce lancement est une étape cruciale pour la Chine dans son objectif de devenir le premier pays à envoyer une sonde capable d’alunir en douceur et d’explorer la face cachée de la Lune », s’enthousiasme Zhang Lihua, le responsable du projet de satellite.
Cette partie de l’astre lunaire est en effet encore très méconnue. Elle regorge de cratères, son sol est particulièrement rugueux. Elle présente l’avantage d’être protégée des émissions radio en provenance de la Terre, la rendant propice à l’installation de radiotélescopes.
Une série B de SF ou une réponse aux besoins énergétiques mondiaux ?
Mais la raison principale de cette débauche de moyens est de vérifier la présence, sur cette face cachée, d’une forte concentration d’Hélium 3 : en 2009 une sonde chinoise avait permis d’avancer le chiffre de 100 000 tonnes. Or, cet isotope de l’hélium présente le double avantage de n’être pas radioactif et d’être un combustible nucléaire de premier choix : quasi-absent dans l’atmosphère terrestre, il présente un potentiel énergétique colossal.
Car, si la technologie pour l’exploiter est encore balbutiante, les scientifiques estiment que 25 tonnes suffiraient à couvrir les besoins énergétiques annuels des Etats-Unis, à des coûts d’exploitation réduits. Ce potentiel attire depuis plusieurs années de nombreux pays. La Chine s’est décidée à rentrer en action.
Une source d’énergie extra-terrestre pour sauver la planète, exploitée par des Chinois ? La mauvaise série B de science-fiction pourrait devenir réalité dans les décennies à venir…