Obsédé par la crainte d’une infiltration dans la bande de Gaza, comme lors de la guerre de 2014 contre la Hamas, Israël vient d’entamer la construction d’une barrière maritime « infranchissable » au large de l’enclave palestinienne. Déclenchant de vives protestations des populations locales.

Durant la dernière guerre ayant opposé le Hamas et Israël dans la bande de Gaza, en 2014, la perméabilité du territoire occupé avait été au centre des préoccupations de Tel-Aviv.

Les infiltrations par tunnel, sous les frontières de l’enclave, ou par la voie maritime, vers les positions et populations israéliennes à proximité vivant à proximité de l’enclave, avaient profondément marqué Israël, bien décidé à ne jamais revivre cette situation.

Le pays a déjà fait la chasse à tous les tunnels pouvant exister, il reste déterminé à bloquer sévèrement l’accès à la bande de Gaza par la mer. Les innombrables bateaux sillonnant les eaux territoriales et tirant à vue sur tout intrus ne semblent plus suffisants : Israël a démarré,au large de la plage de Zikim, à quelques kilomètres au nord de la bande de Gaza, la construction d’une digue fortifiée, surmontée de barbelés.

Empêcher « de manière efficace l’infiltration d’Israël par la mer »

Cette barrière « infranchissable » est une première mondiale, qui devrait être achevée fin 2018 : elle « empêchera de manière efficace l’infiltration d’Israël par la mer », a déclaré dimanche 27 mai le ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman.

Sur place, les populations palestiniennes n’ont pas tardé à protester. En signe de désaccord, des embarcations ont pris la mer le mardi 29 mai, bien décidées à forcer le blocus imposé aux bateaux palestiniens.

Ces actions prennent place dans le contexte explosif à Gaza, après les manifestations du 14 mai contre le déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem, réprimés dans le sang par l’armée israélienne (58 morts), et la reprise des hostilités (tir de mortier) par le Hamas.