Italie : une alliance populiste pour diriger le pays
Après plusieurs semaines de tractations en Italie, les leaders des deux partis « anti-système », M5S et la Ligue, se sont entendus pour former un gouvernement. Ils ont proposé au président italien un quasi-inconnu de 54 ans pour premier ministre, mais se réservent des ministères sur-dimensionnés.
Finalement, la fumée blanche a fini par sortir de la cheminée des populistes italiens, mettant probablement un terme à l’impasse née des dernières élections législatives. Pour qu’une union atteigne la majorité, il fallait fatalement une alliance d’ennemis politiques, ayant promis de ne jamais collaborer.
Au bout du compte, ce sont bien les deux partis aux idées les plus proches qui se sont réunis : Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 Etoiles (M5S) et Matteo Salvini, chef de la Ligue (ex-Ligue du Nord), ont conclu un accord de gouvernement, se rejoignant sur un programme commun se présentant comme « anti-système », opposé à l’Union Européenne et à la politique d’austérité des gouvernements précédents.
Un programme anti-européen et anti-austérité
Les egos des deux leaders populistes les ayant empêché de s’effacer devant l’autre, ils ont proposé comme premier ministre le nom de Guiseppe Conte, un professeur de droit de 54 ans, inconnu du grand public, au président de la République italienne, afin qu’il valide ce choix, comme la Constitution Italienne l’exige. Pour autant les deux hommes devraient se réserver des ministères d’importance dans le futur gouvernement, l’Intérieur pour Salvini et un grand ministère du Développement économique, incluant le Travail, pour Di Maio.
Ces derniers jours, les deux formations ont fait valider par leur adhérent plus de 90% d’un programme commun, tournant vigoureusement le dos aux contraintes posées par Bruxelles, et désireux de mener une politique d’investissements massifs pour relancer l’économie italienne. Les mesures les plus extrêmes, comme la sortie de l’euro ou l’annulation d’une partie de la dette italienne, ont cependant été retirées.
Reste à savoir l’impact qu’aura la présence d’un pays, fondateur de l’Union Européenne et désormais troisième puissance économique de la Communauté, mais désormai dirigés par une coalition violemment opposée à la construction européenne.