Vivendi perd le contrôle de Telecom Italia
Rude déconvenue pour Vivendi : le groupe, pourtant premier actionnaire de Telecom Italia, ne contrôle plus l’opérateur italien. Suite à la dernière assemblée générale, le fonds spéculatif américain Elliot a récupéré la majorité du conseil d’administration.
Le groupe de média de Vincent Bolloré a reçu un violent uppercut lors de l’assemblée générale de Telecom Italia. Vivendi possède en effet 24% des actions de l’opérateur italien, faisant de lui le premier actionnaire de Telecom Italia. Avant ce fatidique 4 mai, cela suffisait au groupe pour disposer de la majorité au conseil d’administration.
Deux listes s’opposaient, lors du vote des actionnaires de Telecom Italia : celle de Vivendi et celle d’Elliot, un fonds spéculatif américain, contrôlant 9% des parts de l’opérateur. La campagne d’Elliot a été axée sur l’idée phare que Vivendi favorisait ses intérêts plutôt que ceux des actionnaires.
Ces derniers ont été convaincus par les financiers américains, puisqu’au terme du vote, ils ont donné 49,84 % de leurs voix à Elliot, contre 47,18 % en faveur de Vivendi. Résultat : le fonds spéculatif place dix administrateurs de son choix, des indépendants italiens, au conseil de Telecom Italia, quand Vivendi n’en conserve que cinq, l’actuel président de l’opérateur, Amos Genish, le président du directoire de Vivendi Arnaud de Puyfontaine, et trois indépendants.
Craintes de démantèlement pour Telecom Italia
La vraie question est de savoir si, désormais, le conseil d’administration continuera de suivre la politique menée par Amos Genish, ou s’il aura des envies d’indépendance. Car si Elliot a affirmé « soutenir entièrement Amos Genish et son management, et être aligné sur son plan », le fonds spéculatif envisage sérieusement la vente du réseau télécoms fixe de l’entreprise, afin de la désendetter – quand Genish (et Vivendi avec lui) estime qu’il s’agit d’un actif stratégique qu’il faut à tout prix conserver.