Mahmoud Abbas s’excuse pour ses propos antisémites
Le président de l’autorité palestinienne a présenté ses excuses après avoir déclaré que les Juifs ne devaient s’en prendre qu’à eux-mêmes s’ils avaient été persécutés à travers l’histoire – des propos antisémites unanimement condamnés. Mais Israël a refusé les excuses de M. Abbas.
Voilà qui ne va pas faire avancer un hypothétique processus de paix en Palestine. Le lundi 30 avril, le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé, devant le Conseil National Palestinien, que la responsabilité des crimes commis à travers les siècles contre les Juifs était à imputer aux Juifs eux-mêmes, pour leurs activités professionnelles liées à l’argent.
L’antisémitisme décomplexé de ces propos a provoqué un légitime flot d’indignations. L’ONU a dénoncé des propos « inacceptables » et « profondément troublants », l’Union Européenne a condamné des « remarques inacceptables ». En Israël, des politiques ont rappelé que M. Abbas avait écrit, dans les années 1970, des livres négationnistes – avec lesquels le président palestinien a depuis pris ses distances.
Mahmoud Abbas a tenté d’éteindre l’incendie comme il l’a pu. « Si mes propos devant le Conseil national palestinien ont offensé des gens, en particulier des gens de confession juive, je leur présente mes excuses » a-t-il déclaré le 4 mai.
« Ses excuses ne sont pas acceptées »
« Je voudrais renouveler notre condamnation de longue date de l’Holocauste, le crime le plus odieux de l’histoire, et exprimer notre compassion envers ses victimes. Nous condamnons l’antisémitisme sous toutes ses formes et confirmons notre engagement pour une solution à deux Etats, et à vivre côte à côte dans la paix et la sécurité » a ajouté le président palestinien.
Mais la pilule n’est pas pour autant passé, coté israélien. « Ses excuses ne sont pas acceptées », a lancé, lapidaire, le ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman. Dans une situation déjà jugée inextricable par nombre d’observateurs, et où l’autorité de Mahmoud Abbas n’est toujours pas officiellement reconnue par Israël, cette passe d’arme ne va pas aider à rapprocher les hommes – et encore moins les positions…