Quels sont les enjeux de la visite d’Emmanuel Macron à Washington?
Premier chef d’Etat étranger à être reçu à la Maison Blanche depuis l’élection de Donald Trump, Emmanuel Macron arrive ce lundi 23 avril à Washington pour un séjour de trois jours. Au coeur de cette visite, centré sur les problématiques politiques, le terrorisme et la question de l’Iran.
L’ordre d’arrivée a son importance : Emmanuel Macron arrive ce lundi 23 avril à Washington, qui accueillera en fin de semaine la chancelière allemande Angela Merkel. En faisant du président français le premier dirigeant étranger reçu à la Maison Blanche depuis son électon, Donald Trump marque sa préférence : « Pour les Etats-Unis, le numéro de téléphone de l’Europe, sa figure de référence, était Angela Merkel. Désormais, c’est Emmanuel Macron », relève Yves Bertoncini, de l’institut Jacques Delors.
La France entend ainsi profiter de cette visite pour renforcer sa position diplomatique favorable avec les Etats-Unis. Pour autant, deux grands sujets internationaux risques de diviser les deux dirigeants, malgré leurs accords sur le fond de ces problématiques.
Sur la question du terrorisme et de la guerre en Syrie, Trump et Macron partagent l’idée qu’il faut éradiquer Daech sur sa base arrière syrienne. Mais là où le président français encourage son homologue américain à converser le plus longtemps possible ses 2 000 hommes stationnés en Syrie, notamment dans les territoires contrôlés par les force kurdes, Donald Trump est favorable à un départ de ses troupes le plus rapidement possible.
« L’accord horrible » sur le programme nucléaire iranien
Autre pomme de discorde, plus importante encore : l’Iran. Si les deux pays ont signé l’accord de juillet 2015 sur le gel du programme nucléaire iranien pour 10 ans, et s’ils se retrouvent largement sur sa dimension balistique, Emmanuel Macron est un défenseur dudit accord, que Donald Trump a toujours trouvé « horrible ». Le jugeant trop peu contraignant, le président américain voudrait pousser Téhéran à le réviser, sous peine de quitter cet accord – au risque de provoquer une crise diplomatique d’envergure.
Les deux chefs d’Etat chercheront probablement à rapprocher leurs positions de ces deux épineuses questions. Les barrières douanières américaines ou le G5 Sahel seront également à l’ordre du jour.