Publié le : jeudi 19 avril 2018

Arménie : manifestations massives contre Serge Sarkissian, élu premier ministre

Elu premier ministre par le parlement d’Arménie (un poste dont les pouvoirs viennent d’être étendu), après en avoir été dix ans président de la République, Serge Sarkissian est accusé de vouloir rester « éternellement au pouvoir ». En réponse, des manifestations ont secoué Erevan, la capitale arménienne, et menacent de bloquer tout le pays.

Serge Sarkissian a été premier ministre de l’Arménie entre 2007 et 2008, avant d’en être élu président de la République, pour deux mandats de 5 ans, non renouvelables. Une réforme constitutionnelle ad hoc, votée en 2015, a largement renforcé les pouvoirs du premier ministre en Arménie, à partir de cette année 2018 – au terme du mandat de président de M. Sarkissian.

Le pouvoir exécutif est désormais essentiellement aux mains du premier ministre, ne laissant au président qu’un rôle protocolaire. Or, M. Sarkissian vient d’être élu premier ministre par l’Assemblée arménienne, par 77 voix contre 17. Sa candidature avait été proposée par le Parti Populaire au pouvoir.

« Le début d’une révolution pacifique de velours »

Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu au poudre. « Sarkissian veut rester au pouvoir éternellement », a assuré à l’AFP le chef du parti d’opposition Héritage, Raffi Hovannissian.

Dans la foulée de cette nomination, le mardi 17 avril, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans la capitale arménienne, Erevan, à l’appel de Nikol Pachinian, le leader de l’opposition. M. Pachinian a annoncé que ces manifestations marquaient « le début d’une révolution pacifique de velours », et a appelé à « paralyser le fonctionnement de toutes les agences gouvernementales ».

Les manifestants ont ainsi bloqué l’accès au ministère des affaires étrangères, au service des impôts et à la Banque centrale. Des affrontements avec la police ont fait une cinquantaine de blessés, dont M. Pachinian lui-même. Cette journée a été le point d’orgue d’une montée de tensions populaires depuis vendredi 13 avril.

En face, M. Sarkissian reste droit dans ses bottes, affirmant sa légitimité. La rue en colère le fera-t-elle vaciller ?

 

 

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