Le scandale Cambridge Analytica éclabousse Trump et Facebook
La société britannique Cambridge Analytica est accusée d’avoir utilisé des données personnelles volées à 50 millions d’utilisateurs de Facebook pour proposer à l’équipe de Donald Trump des outils pour convaincre les électeurs durant la campagne de 2016. Un énième scandale qui éclabousse la politique américaine.
Cambridge Analytica : un nom qui aurait préféré rester dans l’ombre, mais qui s’est retrouvé propulsé ces derniers jours sur le devant de la scène médiatique. Spécialisée dans le traitement de données à grande échelle et le conseil en communication, cette société britannique prétend pouvoir « changer le comportement grâce aux données », en utilisant psychométrie, psychologie comportementale et big data.
Même si elle se prétend apolitique, elle a été utilisée par le camp euro-sceptique durant le Brexit (ce qu’elle réfute), puis par trois candidats républicains à la présidentielle de 2016, Ben Carson et Ted Cruz durant la course à l’investiture, puis Donald Trump durant la campagne contre Hillary Clinton.
Parmi les fondateurs de Cambridge Analytica se trouve par ailleurs Steve Bannon, ancien président du site d’extrême droite Breitbart, cheville ouvrière de la dernière ligne droite gagnante de la campagne de Trump.
Cambridge Analytica a utilisé, durant cette campagne, des données qui lui ont été fournies par Aleksandr Kogan, un ancien professeur de Cambridge, sur 50 millions d’Américains, collectés sur Facebook à partir d’une application qui se prétendait un simple quiz sans visée politique. Durant cette phase de développement de l’application, Facebook a laissé l’homme accéder aux données personnelles des 270 000 testeurs, ainsi que l’ensemble de leurs amis (comme la politique de la firme l’autorisait à l’époque).
Cambridge Analytica prétend ignorer l’origine des données volées sur Facebook…
Problème : l’homme a récupérée toutes ces données et les a transmis à Cambridge Analytica, qui les as utilisé pour créer des outils pour Trump ; les dirigeants de la société de conseil prétendent ne pas avoir été tenu au courant de la provenance de ces données (personne n’est obligé de les croire…).
Cerise sur le gâteau : un reportage en caméra cachée de Channel 5 nous montre le dirigeant de Cambridge Analytica, Alexander Nix, expliquer que le cabinet utilise des techniques aussi variées et sympathiques que la diffusion volontaire de fausses informations, l’espionnage d’adversaires politiques, le recours à des prostituées ou la corruption…
Le conseil d’administration a depuis démis M. Nix de ses fonctions. Pas certain que cela suffise à redorer le blason d’une entreprise qui vient de révéler au grand jour la face la plus sombre des stratégies politiques pour prendre le pouvoir…