Publié le : jeudi 22 mars 2018

Brésil : assassinat de Murielle Franco, militante contre les violences policières

Murielle Franco incarnait la lutte de gauche et démocratique d’un Brésil plongé dans une crise majeure : issue d’une favela, cette élue locale, noire et lesbienne, militait contre les violences policières. Elle a été abattue de quatre balles dans la tête le 15 mars. La population et l’ensemble de la gauche brésilienne réclament que justice soit faite dans cette sombre affaire.

Conseillère municipale de Rio pour le Parti socialisme et liberté (PSOL, gauche), Marielle Franco, 38 ans, née dans les favelas de Rio, était une militante des droits humains, des femmes et de la cause noire, qui se battait avec acharnement contre les violences policières. Elle critiquait avec force l’action des unités de police pacificatrice (UPP), censées apaiser les favelas cariocas – traitant certaines unités de « bataillon de la mort ». Elle s’était fermement opposée à l’envoi de l’armée par le gouvernement fédéral, en février, dans l’Etat de Rio.

« C’était une femme, noire, lesbienne, de la favela, de gauche »

Ce mercredi 14 mars, vers 21h30, des criminels ont pris sa voiture pour cible. Elle a été tuée de quatre balles de 9 millimètres dans la tête. Son chauffeur a également été abattu. Les assaillants ont quitté les lieux sans voler quoique ce soit, attestant la thèse de l’assassinat. Le motif de ce double crime n’a pas été clairement identifié, mais une partie de la population brésilienne penche pour une vengeance policière.
Des douilles vendues à la police fédérale en 2006 auraient été retrouvé près du véhicule. « Marielle n’a pas été prise par hasard. Les positions qu’elles prenaient ont à voir avec son exécution. C’était une femme, noire, lesbienne, de la favela, de gauche et du PSOL », a déclaré avec force Jean Wyllys, député du PSOL.
Le jour de l’enterrement de Marielle Franco, des manifestations conjointes ont eu lieu dans les dix plus grandes villes du Brésil. La foule, choquée, réclame que justice soit faite. Les ONG sur place font de même : « Il faut une enquête immédiate et rigoureuse. Il ne peut y avoir de doutes sur le contexte, les motivations et l’auteur de l’assassinat. » a notamment déclaré un porte-parole d’Amnesty International.

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