Syrie : l’enclave kurde d’Afrin bientôt assiégée par l’armée turque
Les militaires turcs poursuivent leur offensive, en Syrie, contre l’enclave d’Afrin, tenue par les forces kurdes livrées à elles-mêmes et coupées de leurs alliés occidentaux. La ville elle-même devrait se retrouvée assiégée, avec de désastreuses conséquences humanitaires.
« L’objectif maintenant, c’est Afrin (…) nous sommes face à la possibilité d’entrer à tout moment dans la ville », a déclaré, triomphant, le président turc Recep Tayyip Erdogan, ce vendredi 9 mars. Les résistances des forces kurdes sur le chemin d’Afrin sont en effet en train de céder une à une. L’offensive militaire, lancée le 20 janvier par la Turquie, progresse au sein de l’enclave, tenue par les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes.
En Syrie, les YPG sont un allié clé de la coalition internationale dans sa lutte contre Daech et l’Etat Islamique ; ces troupes kurdes ont participé à la plupart des grandes offensives, elles contrôlent actuellement de nombreux territoires, dans une zone placée sous contrôle de la coalition, dans le nord-est du pays.
Mais Afrin est située à l’extérieur de cette zone, au nord-ouest de la Syrie, sur la frontière avec la Turquie. Or, Ankara considère les YPG comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), avec lequel la Turquie est en guerre sur son sol. L’offensive de l’armée turque se comprend dans cette logique.
« Nous sommes déterminés à combattre les YPG où qu’elles se trouvent. »
Les forces kurdes d’Afrin ne pouvant s’appuyer sur aucun soutien, elles sont en train de plier. Plus de 200 civils ont déjà été tués, et, en cas de siège, la situation humanitaire à Afrin pourrait rapidement devenir critique. Les YPG essaient de faire pression pour que la coalition, qui ne peut les soutenir militairement à Afrin, pousse la Turquie à reculer. Dans ce but, les forces kurdes ont cessé de se battre dans les zones de combat contre l’EI.
Mais peu de chance qu’Ankara se laisse convaincre : « Nous sommes déterminés à combattre les YPG où qu’elles se trouvent. Nos alliés américains et européens doivent comprendre que nous continuerons à défendre notre sécurité nationale », indique une source diplomatique turque.