Le Feu et la Fureur : un livre révélateur de la présidence Trump
La traduction française du best-seller américain de ce début d’année est sortie fin février 2018 : Le Feu et la Fureur de Michael Wolff revient, de l’intérieur, sur les premiers mois de la présidence Trump. Au-delà des polémiques sur le livre et son auteur, sa sortie et son succès sont symptomatiques de l’ère ouverte par l’élection de Donald Trump.
Michael Wolff n’a pas été épargné par les critiques. L’homme a été accrédité pour passer plusieurs mois à la Maison-Blanche, et il en a profité pour en révéler les coulisses peu reluisantes – tant sur le quotidien de Trump (accro aux glaces et à la télévision) que sur les luttes intestines entre les différentes factions se disputant les grâces du président, ou sur le manque de confiance dont jouit Trump auprès des ses proches – «100 % des membres de son entourage jugent que Trump n’est pas apte à gouverner» répète Michael Wolff.
Un livre emblématique des années Trump
On reproche à Michael Wolff des approximations, des récits de scènes qui ne lui ont été que rapportées, une partialité – un travail bien peu journalistique. Lui s’en moque, avec la désinvolture de ceux qui ont du succès : Le Feu et la Fureur, le livre qui raconte les premiers mois de la présidence Trump de l’intérieur, s’est venu à 1,7 millions d’exemplaires et a été traduit en 35 langues (il vient d’être publié en France chez Robert Laffont).
Ce livre est tout à fait emblématique de la présidence Trump, à trois niveaux : d’abord par ce qu’il révèle du président, décrit comme un homme parfaitement dépassés par les événements et sa fonction ; ensuite parce qu’il participe de cet étalage généralisé des coulisses de la vie culturelle et politique, faisant de ses défauts mêmes des éléments rappelant la façon de faire du président américain ; enfin par sa sortie, puisque Donald Trump a tout fait pour interdire le livre, se faisant, par contre-coup, son meilleur VRP : «Ça a été un moment tout à fait trumpien : il a contribué à faire lire ce livre à des milliers de gens qui n’en auraient, autrement, jamais entendu parler» se délecte Michael Wolff.