Publié le : mardi 30 janvier 2018

République Tchèque : le président sortant, Milos Zeman, réélu de justesse

Pro-russe, violemment opposé à l’immigration et à l’islam, le social-démocrate droitier Milos Zeman a été réélu à la présidence de la République Tchèque. La défaite du candidat pro-européen aura des conséquences sur les instances de l’Union, qui espéraient sa victoire.

Il a fait campagne sur la peur : Milos Zeman a axé toute sa communication sur un rejet farouche de l’immigration et de l’islam. Opposant déclaré aux quotas de réfugiés, il considère l’afflux de migrants vers l’Europe comme une « invasion » organisée par les Frères Musulmans. Il a construit sa victoire sur les villes moyennes et les campagnes, et sur un électorat pauvre.

Zeman est également connu pour son rapprochement diplomatique avec la Chine et, surtout, la Russie : il fait notamment partie des chefs d’Etat qui ont soutenu l’annexion de la Crimée.

La défaite de son rival, le candidat pro-européen Jiri Drahos, ancien chimiste de 68 ans, est une bien mauvaise nouvelle pour l’Union Européenne, qui va devoir continuer de manoeuvrer avec un dirigeant hostile. Rappelons que la République Tchèque n’a pas adopté l’euro et continue d’utiliser la couronne comme monnaie.

Le candidat de l’opposition voit s’échapper une victoire qui lui tendait les bras

Pourtant Jiri Drahos, issu de la société civile, avait recueilli le soutien de quatre candidats du premier tour, qui avait tous appelé à voter pour lui : le total de leurs voix aura dû lui assurer une victoire large. Mais les candidats l’ont soutenu essentiellement par rejet de Zeman, et le candidat Drahos n’a pas réussi à convaincre les électeurs de ces candidats de se rallier à sa cause : un grand nombre a préféré s’abstenir ou voter pour le président sortant.

Le manque d’expérience de Jiri Drahos et ses défaillances durant les deux débats télévisés ont fini par l’empêcher de gagner une élection pourtant bien engagée : une part importante de la population, notamment dans les grandes villes et les classes moyennes et aisées, rejette en effet avec force le président sortant. Mais ce « tout sauf Zeman » a atteint ses limites, et le président a été réélu, ce samedi 27 janvier, avec 51,4% des voix.

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