Iran : la diplomatie française veut garder la main
Suite aux violentes manifestations qui secouent l’Iran, Jean-Yves le Drian, ministre français des Affaires Etrangères, a reporté la visite qu’il devait faire en fin de semaine à Téhéran. Mais Emmanuel Macron persiste dans sa volonté de dialogue avec le régime iranien.
Sur la question iranienne, la France avance avec plus de souplesse que les Etats-Unis : si la diplomatie américaine a publiquement salué les manifestants qui contestent le pouvoir en place, Emmanuel Macron, de son coté, a confirmé sa stratégie d’équilibriste, mêlant fermeté sur le fond et volonté de renouer le dialogue.
La visite de Jean-Yves Le Drian, prévue en fin de semaine à Téhéran, a été annulée pour éviter de donner le sentiment que la France soutient le pouvoir en place dans sa volonté de réduite au silence la contestation.
Le 2 janvier, lors d’un entretien téléphonique, le Président français a appelé Hassan Rohani, son homologue iranien, à « la retenue » et à « l’apaisement », tout en rappelant que « les libertés fondamentales, notamment les libertés d’expression et de manifestation, doivent être respectées ».
Un appel à « l’apaisement »
Mais le chef d’Etat persiste dans sa volonté de considérer l’Iran comme un interlocuteur valable, en se posant en médiateur possible du Proche-Orient – à la différence de Nicolas Sarkozy ou François Hollande, qui avaient clairement privilégié les relations avec le Qatar pour le premier, avec l’Arabie Saoudite pour le second.
Dans ce but, Emmanuel Macron, préoccupé par la politique régionale iranienne (programme balistique, soutien au Hezbollah, aux rebelles houtistes du Yémen et au régime de Bachar Al-Assad) veut à tout prix rendre visite dans les mois qui viennent à Hassan Rohani à Téhéran, pour dialoguer avec lui de ses sujets. Il s’agirait de la première visite d’un chef d’Etat occidental en Iran depuis la révolution de 1979.