Vives tensions entre Damas et Paris sur le processus de paix en Syrie
Cette fois, les fleurets ne sont plus mouchetés : suite à l’échec des derniers pourparlers de paix en Syrie sous l’égide de l’ONU, à Genêve, Bachar Al-Assad a violemment attaqué la diplomatie française, l’accusant de complicité avec des terroristes. Jean-Yves Le Drian et Emmanuel Macron ont répliqué avec fermeté.
Jeudi 14 décembre, le dernier cycle de négociations sur la situation en Syrie s’est achevé à Genève, sans aucune avancée concrète entre le régime et l’opposition. Organisée par l’ONU, cette réunion a abouti à un cul-de-sac, le président syrien Bachar Al-Assad préférant clairement négocier la paix durant les pourparlers prévus l’an prochain à Sotchi et organisés par la Russie, allié du régime.
La diplomatie française avait alors dénoncé la « stratégie d’obstruction irresponsable » du régime, avant qu’Emmanuel Macron ne rappelle, le dimanche, que si Bachar Al-Assad demeurait un interlocuteur nécessaire, il devrait un jour « répondre de ses crimes ».
La réplique syrienne a été particulièrement violente. Al-Assad lui-même a déclaré ce lundi 18 décembre, avec virulence : « La France a été le porte-étendard du soutien au terrorisme en Syrie dès les premiers jours [du conflit]. Elle n’est pas en position de donner une évaluation d’une conférence de paix. »
Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères français, a réagi le même jour : « Quand on a passé son temps à massacrer son peuple, on a généralement un peu plus de discrétion. M. Bachar Al-Assad ne semble pas vraiment en situation de pouvoir affirmer une prise de position politique tant qu’il est dépendant de la Russie et de l’Iran. »
Emmanuel Macron juge « inacceptable » la déclaration de Bachar Al-Assad
Le chef de la diplomatie a rappelé que la coalition internationale seule avait permis la victoire sur Daech, que la France en avait fait partie dès le début, et n’avait, de ce fait, aucune leçon à recevoir de Damas.
Des propos relayés le 19 décembre par le président Emmanuel Macron lui-même, qui a jugé « inacceptable » la déclaration de Bachar Al-Assad, rappelant que la France avait été « cohérente », en luttant contre un seul ennemi, Daech.