Brexit : Theresa May fragilisée par son propre parlement
Nouvelle déconvenue pour la Première Ministre britannique : à quelques jours du sommet européen qui doit fixer le cadre de sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, le Parlement a voté un amendement au Repeal Bill, qui permettra aux parlementaires britanniques de mettre leur veto à l’accord trouvé avec l’Union Européenne. Le Parlement a décidément repris la main.
Le Repeal Bill est le texte de loi britannique qui fixe le cadre législatif de la sortie de l’Union Européenne, notamment sur la question des 12.000 textes d’origine communautaire s’appliquant dans le pays.
Les députés britanniques ont voté de justesse (309 voix contre 305) un amendement d’importance à cette loi : il autorise le Parlement britannique a mettre son veto à tout accord trouvé avec l’Union Européenne sur le cadre dans lequel se réalisera le Brexit. Un sujet qui doit justement être débattu au prochain sommet des 27.
Mieux (ou pire) : le texte donne la possibilité au Parlement de forcer Theresa May à retourner négocier avec Jean-Claude Junker, si le texte ne convient pas aux députés. Une façon pour les parlementaires britanniques de reprendre le pouvoir, après avoir été exclus des débats et du référendum sur le Brexit.
Fragile majorité
Ce camouflet pour Theresa May confirme également la fragilité de sa majorité, qui n’est que de 13 voix, et qui s’appuie sur le Parti Unioniste Irlandais (DUP). Il suffit, comme cela vient d’être le cas, qu’une poignée d’élus conservateurs rejoignent l’opposition travailliste pour que cette majorité bascule.
La position de Theresa May n’a jamais semblé aussi fragile, à la veille de cette négociation cruciale avec l’Union. Même si des légistes affirment que l’Union Européenne peut se passer de l’accord du Parlement britannique et forcer le Royaume-Uni à appliquer la décision prise au terme du sommet.