Les coups de boutoir, portés par le régime au pouvoir au Cambodge contre le principal parti d’opposition, ont fini par aboutir à la dissolution de ce dernier. En réaction, l’Union Européenne a décidé, après les Etats-Unis, de suspendre son aide au processus électoral.

Aux dernières législatives, en 2013, le Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), principal parti d’opposition, avait atteint les 40%, une percée confirmée par de beaux résultats aux municipales de 2017.

Mais l’homme fort du Cambodge, Hun Sen, premier ministre depuis 1998, après l’avoir été entre 1985 et 1993, est déterminé à empêcher tout nouveau succès électoral du CNRP. Accusant ce parti de vouloir fomenter, à l’aide de l’Occident, une révolution similaire à celle de la Libye, il a fait emprisonner son président, Kem Sokha, au début du mois de septembre. Il a été inculpé pour « trahison et espionnage » en faveur de Washington

Le fondateur du CNRP, Sam Rainsy, vit en exil en France suite aux menaces de poursuites judiciaires dont il fait l’objet. Fin novembre, point d’orgue de cet acharnement, le parti d’opposition a tout simplement été dissout par les autorités cambodgiennes.

Les élections auront lieu, avec ou sans aides et observateurs internationaux

En réaction, l’Union Européenne, prenant la suite des Etats-Unis, a décidé de suspendre son aide à la tenue des élections législatives de juillet 2018 au Cambodge :« Un processus électoral dont le principal parti d’opposition a été arbitrairement exclu ne peut être considéré comme légitime » a déclaré le représentant de l’UE à Phnom Penh.

La réponse des autorités cambodgiennes a été la même que face au retrait américain : les élections auront bien lieu, avec ou sans aides et observateurs internationaux : « Les équipements, budgets, aspects techniques et ressources humaines sont déjà prêts », a commenté Som Sorida, secrétaire général de la Commission électorale.