Zimbabwe : Mugate passe la main sous pression de l’armée
Après 37 ans de présidence du Zimbabwe, Robert Mugabe a démission le 21 novembre, sous la pression de l’armée et de la rue. Il a été remplacé par son ancien bras droit Emmerson Mnangagwa, qui devrait annoncer bientôt son nouveau gouvernement, sur fond de crise économique.
Le Zimbabwe est plongé depuis de longs mois dans une crise économique considérable : le pays est pratiquement ruiné, le chômage atteint les 90% de la population active, les services publics se sont effondrés, l’inflation a explosée.
Sur cette toile de fond sinistre, Robert Mugabe, 93 ans, président réélu sans interruption depuis l’indépendance du pays en 1980, voulait pousser au pouvoir sa femme, Grace Mugabe. En réaction, l’armée, soutenant son ancien bras-droit Emmerson Mnangagwa, a pris le contrôle du pays dans la nuit du 14 au 15 novembre.
Le 21 novembre, alors que l’Assemblée Nationale discutait de sa destitution, Robert Mugabe a fini par démissionner, sous la triple pression de la rue, de son parti et de l’armée. Le 24 novembre, il est remplacé par Emmerson Mnangagwa.
Un nouvel homme fort qui inquiète
« Nous, les forces de défense du Zimbabwe et des services de sécurité au Zimbabwe, souhaitons informer la nation que c’est le retour à la normale dans notre pays à la suite de la prestation de serment historique du président de la République du Zimbabwe, le camarade Emmerson Dambudzo Mnangagwa » a déclaré ce même jour Charity Charamba, la responsable de la police.
Ce retour au calme s’est accompagné de plusieurs arrestations violentes d’anciens proches de Mugate, et inquiète, dans un contexte social explosif.