Golfe persique : la diplomatie française doit-elle reprendre la main ?
Alors que la tension ne cesse de monter entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, sur fond de guerre en Syrie et au Yémen, et que des bouleversements politiques rebattent les cartes du Golfe Persique, la France doit-elle renforcer sa position diplomatique ? C’est la position que défend Nathalie Goulet, présidente du groupe d’amitié France-Pays du Golfe.
Le conflit au Yémen peut-il s’étendre à une opposition militaire entre l’Iran et l’Arabie Saoudite ? Le prince héritier Mohammed ben Salmane a en tout cas estimé mardi 7 novembre que le missile tiré par les rebelles houtis, soutenus par l’Iran, dont des débris ont frappé l’aéroport de Ryad pouvait être considéré comme une « agression directe ».
Entre l’Arabie Saoudite sunnite et l’Iran chiite, les tensions ne cessent de se renforcer, et le conflit au Yémen, où les deux grandes puissances régionales soutiennent des camps opposés pourrait mettre le feu au poudre. Le tout dans un contexte politique compliqué par la purge menée au sommet de l’état saoudien par le même prince Mohammed ben Salmane, le conflit en Syrie et la démission du premier ministre libanais, accusant l’Iran de vouloir l’assassiner et qui s’est réfugié… en Arabie Saoudite.
Une occasion pour la France « de reprendre pied dans cette région stratégique et prête à s’enflammer »
Dans cette situation explosive, Nathalie Goulet, présidente du groupe d’amitié France-Pays du Golfe, défend l’idée que la France doit s’impliquer, et sortir de son atonie diplomatique dans le Golfe Persique : « La France entretient de bonnes relations tant avec l’Arabie, à qui nous vendons des armes, qu’avec l’Iran. Cela fait longtemps que nous n’avons pas eu une politique flamboyante au Moyen-Orient et dans le golfe Persique. Ces changements majeurs sont l’occasion de reprendre pied dans cette région stratégique et prête à s’enflammer. Nous pouvons peser. » a-t-elle déclaré au Figaro, en enjoignant Emmanuel Macron de s’engager.