Le premier ministre libanais vient de démissionner : réfugié en Arabie Saoudite, il a déclaré craindre pour sa vie, face à la mainmise de l’Iran et du Hezbollah dans son pays.
Saad Hariri était premier ministre du Liban depuis environ un an, à la tête d’une coalition regroupant la majorité des partis libanais ; il a démissionné, le 4 novembre, à la surprise générale. Il a déclaré, depuis l’Arabie Saoudite où il s’est réfugié, qu’il craignait qu’on attente à sa vie, en désignant clairement l’Iran et son allié le Hezbollah comme responsables.
Rappelons qu’en 2005, son père Rafic Hariri, ancien premier ministre, avait été assassiné : quatre membres du Hezbollah sont encore aujourd’hui mis en cause dans cette affaire. Son fils, ne voulant pas subir le même sort, a préféré quitter ses fonctions.
« L’Iran a une mainmise sur le destin des pays de la région (…). Le Hezbollah est le bras de l’Iran non seulement au Liban mais également dans les autres pays arabes. Ces dernières décennies, le Hezbollah a imposé une situation de fait accompli par la force de ses armes. » a ainsi déclaré Saad Hariri.
« Notre nation se relèvera et va couper la main qui lui portera préjudice »
Pour Hariri, c’est le conflit syrien qui a provoqué une escalade de tensions qui ont provoqué cette situation. Le Hezbollah, seul parti à avoir conservé les armes après la fin de la guerre civile libanaise, en 1990, est en effet un allié de Bachar al-Assad, tout comme l’Iran ; Hariri fait parti des opposant au régime de Damas, et les menaces dont il se sent l’objet proviennent directement de cette prise de position. La guerre qui ravage la Syrie a crispé les positions au Liban entre les défenseurs et les opposants d’al-Assad.
« Je veux dire à l’Iran et à ses inféodés qu’ils sont perdants dans leur ingérence dans les affaires de la nation arabe. (…) Notre nation se relèvera (…) et va couper la main qui lui portera préjudice » a ainsi menacé Saad Hariri.