Crise diplomatique entre la Gambie et le Togo
Le ministre des affaires étrangères de la Gambie a prononcé des propos violents contre le président de la république du Togo, provoquant une crise diplomatique entre les deux pays d’Afrique de l’Ouest. Estimant qu’il s’agit d’une ingérence, la diplomatie togolaise s’est montré active et virulente ces derniers jours.
« Je pense que l’Union africaine et la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Ndlr) devraient s’engager au Togo et convaincre le président de démissionner » : la phrase d’Ousainou Darboe, ministre des affaires étrangères de la Gambie, ne fait pas dans la demi-mesure.
Elle réclame l’action d’organisations transnationales pour pousser à la démission de Faure Gnassingbé, président du Togo depuis 2005, et réélu en 2015 pour un troisième mandat. Ce dernier était un soutien inconditionnel de l’ancien dirigeant de la Gambie, Yaya Djammeh, destitué fin 2016.
La diplomatie gambienne a tenté d’éteindre l’incendie en revenant sur les propos de son ministre des affaires étrangères, mais le mal était fait. Le Togo accuse ouvertement la Gambie d’ingérence dans sa politique intérieure : « Le Togo est un état souverain et ne saurait tolérer des insinuations et des déclarations tapageuses au mépris des règles élémentaires de démocratie, du droit international et des exigences constitutionnelles du Togo », a déclaré un proche du président.
Du pain béni pour l’opposition togolaise
Cette affaire éclate alors que l’opposition multiplie les manifestations dans les rues de la capitale togolaise depuis deux mois. Le leader de cette opposition s’est d’ailleurs réjoui du soutien gambien.
Certains observateurs affirment que cette position a été soufflé à Darboe par le Sénégal, l’allié le plus puissant de la Gambie, et clairement opposé à la politique de Gassingbé.
Le ministre togolais des affaires a rappelé dans un communiqué que ce dernier était un président tout à fait légitime, affirmant qu’il avait été « régulièrement élu, dans le respect des dispositions de la Constitution togolaise au cours d’élections reconnues transparentes, équitables et acceptables par la CEDEAO et l’ensemble de la communauté internationale ».