La France dévoile ses archives diplomatiques dans un livre
Le 13 octobre marquait la sortie du livre Les archives secrètes du Quai d’Orsay. L’ouvrage nous propose de découvrir les correspondances diplomatiques françaises à des moments-clés de l’histoire du XXe siècle. Une plongée passionnante dans les actions et avis de la diplomatie française.
Sous-titré « L’engagement de la France dans le monde – 8 mai 1945 – 11 septembre 2011 », l’ouvrage Les archives secrètes du Quai d’Orsay a été publié le 13 octobre aux éditions L’Iconoclaste. Il balaie de nombreux événements marquants du siècle dernier, vus par le prisme des diplomates et ambassadeurs de France.
Le livre nous dévoile pour chaque événement un ensemble de télégrammes diplomatiques émanant de la diplomatie française : « Ce qu’on appelle les TD, ce sont les télégrammes diplomatiques, qui sont envoyés, soit à partir du ministère, soit à partir des postes diplomatiques vers le ministère. Et, évidemment, c’est un télégramme qui est à chiffrement, parce qu’il n’est pas souhaitable que tout le monde sache quel est le contenu de ces télégrammes » explique Maurice Vaïsse, historien des relations internationales et coordinateur de l’ouvrage.
Ce livre vise à valoriser les archives diplomatiques – qui sont, rappelons-le, en libre consultation dans les sites de La Courneuve et de Nantes -, en se centrant sur des moments frappants : l’explosion nucléaire d’Hiroshima, l’assassinat du président chilien Salvador Allende, le couronnement de Bokassa Ier en Centrafrique, l’invasion de l’Afghanistan par les chars soviétiques ou la poignée de main entre Rabin et Arafat.
Point de vue français sur le 11 septembre
Sur ce dernier événement, le livre nous dévoile une partie des coulisses, par le point de vue de l’ambassadeur de France à Washington, Jacques Andréani : « Monsieur Rabin était en proie à une tension extrême, passant d’un pied sur l’autre, sortant de sa poche et l’y remettant – son discours – regardant sa montre et dirigeant ses regards partout, sauf au centre du groupe dans lequel il n’était séparé d’Arafat que par le président Clinton ».
Plus intéressant pour qui s’intéresse à l’histoire, ce télégramme diplomatique datant du 11 septembre 2001, et dévoilant les opinions de diplomates français sur les implications de cet événement : « Au-delà, cette attaque terroriste sera inévitablement perçue comme une réaction à la politique de l’administration Bush au Proche et au Moyen-Orient, alors même que Washington recevait de nombreux avertissements sur les risques liés à ses choix. L’Amérique a sans doute été punie de son soutien à la politique israélienne, rien ne dit que sa résolution en sera ébranlée ».