Publié le : jeudi 19 octobre 2017

L’Inde veut effacer les traces de sa période musulmane

Le Taj Mahal ne doit plus être l’icône de la culture indienne : c’est le souhait, ardent, des nationalistes hindous au pouvoir, tant au niveau national que de l’Etat de l’Uttar Pradesh, où se trouve le monument, vestige de la période musulmane de l’Inde. Aujourd’hui le message est clair : le passé positif de l’Inde ne doit être relié qu’à la religion hindou, et à la culture qui lui est associée.

En Inde, le parti au pouvoir, le BJP, étend de plus en plus clairement son nationalisme hindou à tous les domaines de la culture et de l’histoire. Le premier ministre, Narendra Mori, estime qu’on ne peut être pleinement indien qu’en pratiquant la religion hindou : toutes les autres religions ne sont que tolérées sur le sol indien. Une vaste réforme des manuels scolaires va, notamment, supprimer toute allusion positive à la période musulmane de l’Inde.

Dans le domaine touristique, également, l’arrivée à la tête de l’Etat de l’Uttar Pradesh d’un membre de BJP, lui-même prêtre hindou, transforme en profondeur l’image que le pays donne de lui. « Notre gouvernement est nationaliste et religieux. Or, le Taj Mahal n’est le symbole d’aucune religion » a affirmé le ministre de la Culture de l’Uttar Pradesh, l’Etat où se trouve le monument.

Estimant que seule la culture hindou devait être valorisée, la nouvelle administration veut remplacer, dans l’imaginaire collectif, le Taj Mahal, un mausolée construit par un musulman, par un temple hindou du XIe siècle, peu connu même en Inde. Alors que le Taj Mahal draine plus de 8 millions de visiteurs par an, et permet à près de 400 000 personnes de vivre, grâce aux retombées du tourisme.

 

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