Publié le : jeudi 14 septembre 2017

Irma : l’électricité d’urgence comme élément vital à la reconstruction

ouragan-irma-electricite-urgence-edfDe passage dans les Antilles le 12 septembre 2017 pour témoigner de sa solidarité aux populations sinistrées après le passage de l’ouragan Irma, le Président français Emmanuel Macron a tenu a rappelé lors de son arrivée sur le tarmac de l’aéroport de Point-à-Pitre en Guadeloupe, la mobilisation totale de tous les services de l’Etat. Au même moment, les équipes de l’électricien public EDF s’affairaient déjà sur place depuis plusieurs jours pour tenter de rétablir une alimentation électrique minimale et d’améliorer un tant soit peu une situation critique pour les milliers d’habitants de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. 

Une électricité de première nécessité

Dans ce type de catastrophe naturelle aux dégâts matériels considérables, les impératifs de reconstruction nécessitent avant tout le retour prioritaire d’une alimentation électrique sans laquelle on ne peut rien. Que ce soit pour la remise en service des télécommunications indispensables aux opérations de sauvetage, de déblayage ou de reconstruction, ou tout simplement pour la survie au quotidien des personnes touchées, un retour rapide de l’électricité est primordial afin d’éviter que la situation n’empire. Or, l’ouragan Irma a fortement détérioré les réseaux de transport et de production d’électricité à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Les centrales thermiques au fioul qui alimentent ces territoires d’outre-mer ont été lourdement endommagées et la totalité des lignes électriques aériennes jonchent désormais le sol, inutilisables.

En dépit de la rupture totale de l’alimentation électrique et de la « très grande incertitude » concernant l’état du réseau, 3 500 des 24 000 clients d’EDF à Saint-Martin étaient pourtant de nouveau desservis lundi 11 septembre. L’électricité d’urgence avait été rétablie le vendredi précédent grâce au redémarrage d’un moteur de la centrale thermique de Saint-Martin et de deux moteurs dans celle de Saint-Barthélemy, permettant d’approvisionner les hôpitaux ainsi que l’aéroport de Saint-Barthélemy, et 15% de l’île Saint-Martin a pu être réalimenté, principalement dans des zones où les câbles étaient enterrés. Pour le reste, une grande partie de ces territoires est encore privée de courant plus d’une semaine après le passage du cyclone, et le retour à la normal pourrait prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, a prévenu EDF. Malgré les importants renforts humains et matériels envoyés sur place, le travail est titanesque et nécessitera une opération de rétablissement sur le long terme.

D’importants renforts humains et matériel

En attendant et faute de pouvoir faire mieux dans des délais si courts, les équipes EDF SEI (Services énergétiques insulaires) sont à pied d’œuvre depuis le jeudi 7 septembre dernier pour rétablir une situation provisoirement acceptable pour les populations. Les 60 agents locaux, auxquels s’ajoutent une cinquantaine d’agents supplémentaires venus de Martinique, de Corse ou de Guyane, constatent les dégâts, réparent et rebranchent (quand cela est possible), ou installent des groupes électrogènes de secours. Au total, plus de 140 tonnes de matériels sont arrivées aux Antilles en début de semaine, comprenant une cinquantaine de groupes électrogènes (de 60 Kva à 160 Kva), des motopompes et des kits inondations fournis par Enedis. D’autres renforts sont également en route. Un bateau chargé de groupes électrogènes, de véhicules et d’autres matériels électriques est parti de Martinique vers les deux îles, et un hélicoptère a été acheminé depuis la Guyane afin d’aider au diagnostic de l’état des réseaux électriques sur les deux îles.

« Des lits de camp, des sacs de couchage et du matériel de vie ont également été acheminés et permettront d’accueillir les équipes de la Force d’Intervention Rapide Electricité (FIRE) d’EDF arrivant de Martinique, de Guyane et de Corse pour épauler celles de Guadeloupe et des Iles du Nord », a précisé l’électricien dans un communiqué publié lundi 11 septembre. La FIRE est composée dans son ensemble de 2500 techniciens volontaires, issus de toutes les régions de France, entraînés aux situations de crise, mobilisables et opérationnels à tout moment. Elle est organisée en équipe par domaine de compétence (préparateurs de travaux, techniciens basse tension ou haute tension, gestionnaires de matériel, etc.), et dispose de nombreux groupes électrogènes ainsi que de tous les équipements nécessaires pour lancer les premières réparations sur les réseaux haute et basse tensions, les branchements, et le nettoyage en cas d’inondation.

Des conditions d’intervention particulièrement précaires

Mais la gravité de la situation rend la tâche particulièrement ardue pour les employés du groupe, qui continuent d’arriver sur place. A Saint-Martin par exemple, l’unique centrale de l’île a vu une partie de son toit s’envoler et plusieurs salles sont toujours inondées. Si le site a déjà retrouvé environ la moitié de sa capacité de production, le travail de vérification et de réparation est colossal et la précarité des conditions sur place complique la moindre intervention.

Comme l’a expliqué sur France info Arnaud Mignon, responsable EDF pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy, « le manque de communication est très difficile à gérer puisque les relais ont été atteints. On n’arrive pas à communiquer correctement avec nos agents, à les rappeler pour leur faire changer de stratégie si on le souhaite. Donc on les envoie sur le terrain et on a des points de rencontre ». Un mode de fonctionnement inhabituel qui fonctionne tant bien que mal, mais demande logiquement un peu plus de temps qu’à l’accoutumée.

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