Mali : l’Église de Bamako touchée par le scandale des SwissLeaks
Selon les documents de l’enquête SwissLeaks, la Conférence épiscopale du Mali aurait été titulaire de sept comptes bancaires chez la HSBC de Genève, une révélation qui fait grand bruit en dehors et au sein de l’institution religieuse malienne.
Des millions hérités des « Pères Blancs »
L’Eglise catholique du Mali aurait ainsi possédé sept comptes bancaires chez HSBC à Genève, abritant pas moins de 12 millions d’euros. Ces révélations émanent des SwissLeaks, ces documents financiers consultés par plusieurs médias dans le monde, en février 2015, mettant au jour un système international de fraude fiscale et blanchiment d’argent qui aurait été mis en place par la banque britannique HSBC à partir de la Suisse.
Selon l’enquête menée par un consortium de journalistes, la Conférence épiscopale du Mali (CEM) aurait ainsi disposé de ces sept comptes entre 2002 et 2007.
Durant cette période de cinq ans, le portefeuille de l’institution religieuse a généré environ 12 millions d’euros, placés chez HSBC Private Bank à Genève. La fraude met en cause trois des principaux prélats de l’Église catholique au Mali, dont Mgr Jean Zerbo, 73 ans, l’archevêque de Bamako, tout juste nommé cardinal par le pape François.
Le dignitaire religieux a déclaré à un journaliste du Monde que ces comptes sont anciens et sont le résultat d’un ancien procédé mis en place par l’Ordre des missionnaires d’Afrique, qui gérait autrefois l’Eglise du Mali.
Biens qu’anciennes, ces importantes sommes d’argent n’ont toutefois pas été laissées au repos, passées notamment par le Crédit Lyonnais à Monaco au Crédit Agricole, suite au rachat du premier par le second, puis ont été transférées au Crédit Foncier, qui est ensuite devenu CFM Indosuez Wealth et par la suite, une filiale de la HSBC Private Bank.