La sécurité, nouvel enjeu des événements sportifs
Après les attentats de Paris et Bruxelles, la sécurité s’inscrit dorénavant à l’agenda de tous les pays candidats à l’accueil d’événements de grande ampleur. De l’Euro 2016 aux JO de Rio en passant par Wimbledon, les dispositifs de sécurité ont été considérablement renforcés.
Paris et Londres sous haute surveillance
L’été 2016 est marqué par de nombreux événements sportifs de taille, de l’Euro 2016 aux Jeux Olympiques de Rio, mais la menace d’une attaque terroriste plane toujours après la tragédie du 13 novembre lors de laquelle le Stade de France avait notamment été la cible de deux attaques kamikazes. La France n’a pourtant pas renoncé à être le pays d’accueil de l’Euro, moyennant le renforcement des dispositifs de sécurité aux abords des stades et dans les fan-zones. Alors que la compétition arrive à sa fin, le gouvernement s’est dit plutôt satisfait des mesures de sécurité, rappelant toutefois que le risque zéro n’existe pas. Le ministère de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a ainsi maintenu son appel à la « vigilance » et à la « mobilisation » des forces de l’ordre.
557 personnes ont été interpellées à la suite des violences en marge de la compétition, principalement dues aux affrontements entre supporters au début de la compétition. « Le constat est globalement positif », a indiqué le ministre des Sports Patrick Kanner à l’issue d’une réunion, place Beauvau, du Centre interministériel de crise (CIC) sur la sécurité de l’Euro.
Dans le contexte actuel, la menace terroriste reste élevée partout en Europe et Wimbledon a aussi été placé sous haute sécurité. Le troisième Grand Chelem qui se tient à Londres a vu la mise en place d’une unité de police spéciale, qui compte des détectives privés et des psychiatres en plus des forces de l’ordre. Le porte-parole du tournoi a indiqué : « Le niveau de sécurité et de maintien de l’ordre sera proportionnel à la menace qui s’est accrue avec les événements récents. Des policiers armés seront postés en évidence autour et dans l’enceinte du fameux complexe du sud-ouest de Londres. »
Coopération internationale pour les JO de Rio
Outre-Atlantique, l’organisation des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro qui débuteront le 5 août pour deux semaines s’est également déroulée sous haute tension. Un important dispositif de sécurité a pu être déployé grâce à la coopération internationale pour encadrer au mieux cet événement qui devrait attirer plus de 500 000 visiteurs. « Nous avons mis en place le Centre de coopération policière internationale. C’est la plus grande opération de coopération policière internationale pour le Brésil, mais aussi pour Interpol. Ce sont plus de 250 policiers qui seront ici au Brésil, représentants de plus de 55 pays », précise Andrei Rodrigues, secrétaire extraordinaire à la Sécurité des grands événements. Le profil des supporters est vérifié en amont. Selon les organisateurs, 394 000 personnes ont subi des vérifications jusqu’à présent, et 1,8 % d’entre elles ont été interdites d’entrée aux JO. Sur le terrain, 47 000 policiers et 38 000 soldats seront déployés dans la ville, soit le double du nombre d’agents de sécurité présents à Londres en 2012. « J’ai une confiance totale dans nos préparatifs pour la sécurité des jeux, le plus grand événement sur la planète », souligne Andrei Rodrigues.
Le G7 comme banc d’essai pour Tokyo 2020
Inévitablement, la question sécuritaire devient de plus en plus centrale dans le choix des villes d’accueil de grands événements sportifs. Pour les Jeux olympiques de 2020, le Comité international olympique a préféré ne prendre aucun risque en choisissant le Japon. Le pays a récemment prouvé sa capacité à encadrer un événement de grande ampleur avec la tenue du G7. Dans une impressionnante démonstration des forces de l’ordre japonaises, Tokyo a su démontrer que le pays a les épaules assez larges pour accueillir sans problème les JO de 2020. Pour encadrer les quatre journées de rencontres entre les chefs d’État des grandes puissances mondiales, le gouvernement nippon a mobilisé 23 000 policiers. Un nombre encore renforcé par 4500 agents supplémentaires lors de la visite de Barack Obama sur le site d’Hiroshima le 27 mai en marge du sommet. « L’important est que tout se passe bien et se termine sans incident », rappelle Eikei Suzuki, le gouverneur de Mie.
Tant que la menace terroriste perdurera, les États candidats à l’organisation des grands événements devront indéniablement démontrer leur capacité d’encadrement et d’accueil des sportifs et des visiteurs dans la sécurité la plus totale. Une contrainte qui va redéfinir la diplomatie du sport mais qui ne doit pas faire oublier le côté festif de ces grandes compétitions, avant tout vectrices de solidarité.