Publié le : mercredi 25 mai 2016

La Commission européenne souhaite renforcer l’énergie nucléaire

nucleaire

Désireuse d’assurer l’indépendance énergétique de l’Union européenne et de remplir ses engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, Bruxelles a évoqué dans un document non officiel une série de mesures à destination du marché de l’électricité et de l’industrie nucléaire européens. La Commission y réaffirme son soutien à l’atome et envisage l’allocation de fonds supplémentaires pour le développement de la recherche nucléaire et la mise au point de nouvelles technologies. 

Domination technologique européenne

A l’heure où les problématiques climatiques nous pressent d’agir dans le sens d’un système de production électrique plus responsable, le recours à l’énergie nucléaire dans le processus de transition énergétique fait débat au sein de l’Union européenne (UE). Si plusieurs Etats membres ont fait le choix ces dernières années de réduire la part de leur production, voire de sortir progressivement du nucléaire comme l’Allemagne, la Commission européenne considère toujours l’atome comme une composante déterminante de la nouvelle Europe de l’énergie.

Dans un document rendu public la semaine dernière par la presse allemande, Bruxelles a en effet affiché son ambition de recourir à l’atome dans le cadre de sa politique de lutte contre le changement climatique. On y apprend notamment la volonté des commissaires de préserver la domination technologique de l’Union dans le secteur nucléaire, et de renforcer pour cela la coopération entre les pays membres dans les secteurs de la recherche, du développement, du financement et de la construction de nouveaux réacteurs innovants.

L’institution préconise à ce titre d’améliorer les conditions générales d’investissement dans le secteur nucléaire via le recours au Fonds européen pour les investissements stratégiques, à la Banque européenne, ou aux programmes de recherche de l’UE. Les commissaires estiment enfin nécessaire de développer de nouvelles catégories de mini-réacteurs plus flexibles, et mieux adaptés à la diversité des systèmes énergétiques européens et au développement parallèle des énergies renouvelables intermittentes.

Géopolitique énergétique

En se prononçant ainsi pour une industrie nucléaire forte et innovante, la Commission européenne consacre une nouvelle fois l’atome comme une énergie de complément indispensable au processus de transition énergétique en cours. L’énergie nucléaire, grâce à une production d’électricité stable, bon marché et non émettrice de CO2, apparaît en effet pour de nombreux pays européens comme la seule alternative valable de substitution à l’exploitation des combustibles fossiles.

Outre les pays déjà équipés comme la France, la Belgique, l’Espagne ou la Grande-Bretagne, plusieurs Etats de l’UE se sont tournés ces dernières années vers la production électronucléaire ou envisagent aujourd’hui des programmes de développement nucléaire ambitieux – entre autres la Pologne, la Hongrie, ou la République tchèque. Pour rappel, l’UE contient à ce jour 131 centrales nucléaires réparties dans 14 Etats membres, pour une capacité globale de 121 gigawatts. La France domine assez largement ce secteur avec 58 réacteurs et une production annuelle de plus de 400 térawattheures (en 2014), soit près de 50 % de la production totale européenne.

Enfin, dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu avec la Russie – depuis le conflit ukrainien en Crimée –, la Commission souhaiterait renforcer la sécurité énergétique de l’Europe et réduire sa dépendance aux importations de gaz russe. Une série de mesures ont été prises dans ce cadre en début d’année afin de diversifier les sources d’approvisionnement et d’encourager le développement d’énergies alternatives. Le développement de l’énergie nucléaire pourrait ainsi permettre à l’UE d’empêcher (du moins en partie), les situations de trop forte dépendance vis-à-vis d’un seul fournisseur.

 

Crédits photo : Fotalia/Paire

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  1. student dit :

    Pourquoi le nucléaire serait une énergie « de complément » dans la transition énergétique en cours ?
    Les autres énergies (non fossiles évidemment) sont, à l’exception notable de l’hydraulique, des énergies intermittentes, donc incapables de satisfaire la consommation, ce sont elles qui doivent être qualifiées d’énergies « de complément ».
    En choisissant de distordre les lois du marché en subventionnant ces énergies renouvelables, la CE fait exploser les prix de l’électricité en raison des taxes qui financent ces subventions, et surtout nous conduit dans une impasse technique avec des énergies qui ne peuvent s’ajuster à la demande.

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