Kenya : l’accueil des réfugiés somaliens se fera au cas par cas
Nairobi a annoncé vendredi la fin de l’accueil de réfugiés sur son sol, en particulier les Somaliens, et allait très prochainement fermer les deux principaux camps du pays pour des raisons touchant à la sécurité nationale.
Un communiqué du haut responsable du ministère de l’Intérieur, Karanja Kibicho, explique ainsi que le gouvernement a estimé que l’accueil des réfugiés allait prendre fin pour des raisons de sécurité nationale.
Dans les faits, les réfugiés somaliens qui arriveront au Kenya ne recevront plus instantanément le statut de réfugié, ils devront pour ce faire déposer une demande individuelle que sera étudiée au cas par cas.
Le gouvernement kényan a en outre réaffirmé son intention de voir ceux déjà installés au Kenya regagner la Somalie le plus rapidement possible.
Actuellement, quelque 550.000 réfugiés, principalement originaires de Somalie, du Sud-Soudan, du Burundi ou du Congo vivent dans le pays, selon les données du Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), dans les camps de Kakuma et Dadaab, qui sont respectivement dans le nord-ouest et l’est du Kenya.
Situé à la frontière qui sépare la Somalie et le Kenya, le complexe de Dadaab, plus grand camp de réfugiés au monde et véritable labyrinthe, accueille depuis plus de vingt ans des personnes qui ont fui la guerre civile en Somalie.
Cette nouvelle réglementation, qui vise d’abord les Somaliens, pourrait être étendue aux réfugiés originaires d’autres pays.
Mwenda Njoka, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a précisé l’AFP que ce sont en priorité les Somaliens qui « posent problème ».
Le gouvernement et les responsables sécuritaires du pays défendent régulièrement l’idée que des islamistes radicaux shebab sont cachés dans ces camps. A la suite de l’attaque en septembre 2013 par un commando shebab d’un centre commercial de Nairobi, qui avait fait au moins 67 morts, des responsables kényans avaient déjà requis la fermeture du camp de Dadaab.
En outre, les gouvernements kényan et somalien avaient signé un « accord tripartie » visant à simplifier le retour volontaire des réfugiés somaliens dans leur pays, mais seule une poignée d’entre eux ont fait ce choix.
La plupart des Somaliens fuit leur patrie justement à cause des violences perpétrées par les shebab.
Modeste Kanté, journaliste et écrivain