Nucléaire : Berlin exhorte Paris à fermer Fessenheim
Le porte-parole de la ministre allemande de l’Environnement a affirmé que la centrale de Fessenheim présentait un risque sécuritaire majeur, et devait ainsi être fermée le plus vite possible, car beaucoup trop vieille pour être encore en activité.
Une centrale trop vieille
Le porte-parole de Barbara Hendricks a fait part des craintes de son ministère à propos de la centrale nucléaire française de Fessenheim. Selon lui, un réacteur aussi âgé est sujet à de nombreux problèmes, ce qui présente forcément un risque sécuritaire majeur. Il a également fait part des inquiétudes des habitants des régions frontalières, à la veille d’élections régionales dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest) prévues le 13 mars prochain.
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a pour sa part rétorqué qu’il n’y avait aucun souci sécuritaire, et donc aucune raison de fermer la centrale. Sophie Letournel, responsable de la division de Strasbourg de l’ASN, a d’ailleurs confirmé cette thèse à l’AFP, Fessenheim se trouve actuellement dans la « moyenne de l’appréciation que l’ASN porte sur les centrales nucléaires françaises », autrement dit, à un échelon « globalement satisfaisant », a-t-elle détaillé.
Selon elle, il existe des appréciations différentes au niveau des politiques énergétiques selon les gouvernements, ce qui pousse ces derniers à faire des choix différents.
Lors de la campagne présidentielle de 2012, le candidat Hollande avait promis de fermer cette centrale de Fessenheim, plus vielle centrale nucléaire de France, inaugurée en 1977, qui comporte deux réacteurs. Cette fermeture était prévue pour 2016, mais la date a été repoussée à 2017. Puis, à l’automne 2015, le gouvernement a indiqué qu’elle serait finalement fermée en 2018…
Dernièrement, la ministre l’Environnement Ségolène Royal, a confirmé que Fessenheim ne fermera pas ses portes avant la mise sous tension du réacteur de Flamanville dans la Manche. Ce chantier ayant pris du retard, la fermeture Fessenheim en 2018 apparaît effectivement comme le scénario le plus probable aujourd’hui.
