L’Afrique du Sud et la difficile lutte contre le braconnage des rhinocéros
Le braconnage des rhinocéros a explosé depuis 2009 en Afrique du Sud, où l’on trouve la plus importante réserve mondiale de cet animal (80 % de l’espèce).
L’inévitable marché noir asiatique
La source du trafic provient essentiellement de la demande clandestine chinoise et vietnamienne en poudre de rhinocéros, matériau renommé pour ses propriétés thérapeutiques et stimulantes. Bien que ces bienfaits (issus de la kératine contenue dans la corne) n’aient jamais été prouvés scientifiquement, me produit s’achète tout de même illégalement entre 50 000 et 60 000 dollars le kilo.
La corne de l’animal est également utilisée dans la fabrication d’objets d’art qui valent eux aussi leur pesant d’or. La cour impériale de Chine affectionne tout particulièrement les cornes sculptées au XVIIe ou XIXe. Une corne transformée en petite barque avait par exemple été vendue 3 millions de dollars (2,8 millions d’euros) en 2010 chez Christie’s, la fameuse société londonienne de ventes aux enchères.
L’espèce est essentiellement braconnée dans le parc national Kruger, dans le nord-est de l’Afrique du Sud. Les braconniers réussissent à endormir l’animal ou à le tuer assez rapidement, puis, munis de haches, découpent sa corne et laissent la bête se vider de son sang. La corne est alors réduite en poudre ou bien travaillée.
Bien que le gouvernement sud-africain ait entrepris de nombreuses actions pour endiguer ce fléau, remonter jusqu’à la tête du réseau de braconnage reste délicat. Les braconniers ne sont en effet qu’une branche de groupement criminel international très organisés. Si Pretoria a sévèrement alourdi les peine pour les braconniers, il est difficile d’atteindre ceux qui trouvent refuge au Mozambique par exemple, pays voisin qui ne dispose pas d’accord d’extradition avec l’Afrique du Sud.