Publié le : samedi 23 janvier 2016

Colombie : l’ONU va piloter la mission pour le désarmement des Farc

Le gouvernement colombien et les Farc se sont finalement accordés pour demander à l’ONU de superviser le désarmement de la guérilla en Colombie. Si les Farc y étaient hostiles il y a encore quelques mois, ils sont finalement revenus sur leur position.

La ministre colombienne des Affaires étrangères était à New York ce jeudi afin de présenter la demande conjointe d’accompagnement dans le processus de désarmement des Farc au Conseil de sécurité de l’ONU. L’initiative a été à la fois validée par le gouvernement colombien et la guérilla des Farc, une réponse formelle devrait intervenir au plus tard 60 jours après la signature de l’accord de paix prévu le 23 mars prochain.

L’ONU va probablement mettre en place une mission de douze mois environ, en faisant des « observateurs internationaux » non-armés. Actuellement, 38 missions de ce type ont été initiées à travers le monde. Selon les principes de l’ONU, aucun pays limitrophe à la Colombie ne pourra participer à l’opération.

Entièrement financée par les Nations Unies, la mission de supervision tripartite, gouvernement-Farc-ONU sous l’égide de l’ONU, fera participer à parité des représentants du gouvernement colombien et des Farc. Les représentants de l’ONU auront de leur côté le statut « d’observateurs politiques ».

Une trêve fragile

Le président colombien Juan Manuel Santos jugeait impératif  l’organisation de cette mission de paix en vue d’impliquer l’ONU, et principalement les membres du Conseil de Sécurité, dans le processus de paix déclenché dans le pays, les accords actuellement négociés étant fragiles.

Afin de faire éviter la prison aux Farc, un concept de « justice transitionnelle » a été mis en place, reposant sur l’idée d’un échange d’aveux contre des réductions de peine. Et ce dernier vaut aussi bien pour les guérilleros que pour les militaires accusés de sévices dans le cadre de la lutte contre la guérilla.

La multiplication des lieux de regroupement des Farcs rendra toutefois le contrôle du désarmement délicat. La guérilla a souhaité que les lieux de rassemblement  se situent près des actuelles zones de front. Après avoir rendu leurs armes, les guérilleros devront également être protégés des possibles actions paramilitaire. C’est l’armée qui devra assurer cette sécurité. Autrement dit, elle devra veiller sur son ancien adversaire. La tension risque d’être palpable.

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