Publié le : lundi 18 janvier 2016

Transition énergétique : un potentiel de 380 milliards d’euros par an dans le monde

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Le cabinet de conseil Accenture et l’organisation CDP (Carbon Disclosure Project) ont évalué conjointement les gains qui seraient créés par la transition vers des énergies bas carbone. Le résultat est sans appel : le basculement vers ce nouveau système d’ici 2030 pourrait permettre de créer entre 245 et 380 milliards d’euros par an dans le monde.

Des gains entre 245 et 380 milliards d’euros par an d’ici 2030

L’objectif principal fixé par la COP 21, en décembre dernier – limitation du réchauffement climatique à 1,5°C –, impose une transition du système de production énergétique mondial vers des sources non carbonées. Si certains doutent encore aujourd’hui de l’urgence climatique de la réduction des émissions de CO2, l’argument du coût financier, souvent avancé, peut être de nature à les faire changer d’avis. L’étude d’Accenture et CDP prouve en effet que chacune des 6 pistes de changement, imaginées pour mettre en place cette transition, donnerait lieu à la réalisation, non seulement d’économies entre 135 et 225 milliards d’euros, mais même de gains annuels entre 245 et 380 milliards d’euros au niveau mondial en 15 ans.

Les six solutions de changement étudiées sont inspirées des opportunités évoquées durant la COP 21, comme l’efficacité énergétique accrue de la production, la réduction de la demande d’énergie grâce à une meilleure gestion énergétique ou la production locale d’énergie bas carbone. Celle-ci pouvant être à l’origine d’un gain de 10 à 20 milliards d’euros par an, avec, par exemple, la production individuelle d’électricité par les particuliers ou les collectivités. L’étude a porté également sur la gestion modulable de l’offre et de la demande d’électricité, sur les technologies de filtrage et de recyclage du carbone et enfin sur la production à grande échelle d’électricité à faibles émissions carbone.

Un mix énergétique à 90% bas carbone est une des solutions envisagées

Parmi les cinq modèles économiques proposés par Accenture, qui pourraient permettre d’accompagner cette transition, il en est un basé sur un portefeuille d’énergies composé à au moins 90% d’électricité à faibles émissions carbone. Ce mix énergétique est quasiment celui de la France, à l’heure actuelle, notamment grâce à son importante filière nucléaire gérée par EDF.

D’après l’étude, le développement à grande échelle d’électricité à faibles émissions de CO2 pourrait rapporter entre 100 et 160 milliards d’euros par an. C’est la piste que l’électricien français explore actuellement ; non seulement en entretenant ses moyens de production bas carbone – programme « grand carénage » pour prolonger la durée de vie des centrales nucléaires notamment –, mais également en explorant d’autres pistes. Comme à Bouchain, dans le Nord, ou une centrale au charbon a été remplacée par une centrale à « cycle combiné gaz » toute dernière génération, beaucoup moins émettrice de CO2, fruit des innovations du groupe tricolore en matière d’énergie thermique. Dans l’Isère, par ailleurs, le projet Romanche-Gavet, plus gros chantier hydraulique mené par EDF sur le territoire national, permettra un surplus de production équivalent à la consommation électrique d’une ville de 60 000 habitants.

Malgré le développement certain des énergies renouvelables, celles-ci ne représentent aujourd’hui que 15% du mix énergétique du pays. Si la France souhaite que sa production énergétique reste l’une des moins émettrice de CO2 en Europe, l’énergie nucléaire, qui représente aujourd’hui 70% du portefeuille énergétique de l’Hexagone, reste pour certains nécessaire à la transition énergétique. C’est d’ailleurs le pari qu’ont fait plusieurs pays voisins, en réactivant des réacteurs à l’arrêt – en Belgique – ou en démarrant la construction de plusieurs centrales nucléaires – au Royaume-Uni. Tout en encourageant, à côté, le recours aux énergies renouvelables.

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  1. student dit :

    Comment croire à l’objectivité d’un cabinet dont l

  2. student dit :

    Comment croire à l’objectivité d’un cabinet dont la raison d’être est de supprimer le carbone ?
    Non pas que l’objectif est critiquable, mais les arguments utilisés et le moyens préconisés ne prennent en compte que les aspects qui vont dans le sens de l’objectif à atteindre.
    Et il n’est pas dit quel sont les moyens préconisés par ce cabinet pour arriver à une énergie (de manière ambigüe assimilée à l’électricité seulement) à 90% bas carbone.
    Si c’est du nucléaire (ce qui n’est pas indiqué) comment s’assurer que les pays qui ne le maitrisent pas, notamment ceux qui sont en développement, y parviennent ?
    Si ce sont des énergies renouvelables intermittentes comme le solaire et l’éolien, leur coût actuel n’est pas près de les rendre plus économiques que les énergies carbonées et même que le nucléaire. Et surtout leur développement conduit à une impasse technique dès qu’elles constituent plus de 30% du mix électrique en raison de leur caractère aléatoire qui ne permet pas, ainsi que le démontrent les spécialistes de la question (pas les ONG guignolesques), d’assurer l’équilibre entre production et consommation d’électricité.

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