Entre les candidats républicains Cruz et Trump, il subsistait un genre de pacte de non-agression. Ce dernier vient de sauter. Cruz a décidé de passer à l’action, critiquant ouvertement Trump et les habitants de sa ville natale, New-York.

Les relations entre les deux hommes étaient pourtant cordiales jusqu’ici, Trump ayant réservé ses attaques à d’autres candidats, dont Jeb Bush.

Mais les primaires pour la présidentielle américaine étant quasiment là, (elles démarreront dans l’Iowa le 1er février), les paroles se durcissent et les esprits s’échauffent, place au véritable spectacle.

Donald Trump, le fantasque démagogue, a en effet encaissé les attaques de son opposant Ted Cruz, lors d’un sixième débat républicain North Charleston (Caroline du Sud), qui s’est transformé en face-à-face épique. Les deux hommes ont par ailleurs totalement éclipsé les cinq autres candidats du camp républicain, pourtant présents sur scène.

Donald Trump reste très largement en tête des sondages, avec 33% des intentions de vote selon une ultime enquête réalisée pour NBC/WSJ, et Ted Cruz apparaît dans cette dernière ligne droite comme son unique poursuivant sérieux, avec 20 % de sympathisants, surtout qu’il a dernièrement effectué une remontée spectaculaire dans le petit Etat de l’Iowa.

La ville de New-York, fief de Trump, « est pro-mariage gay »

Se sentant pousser des ailes, Cruz a ainsi décidé jeudi soir de voler dans les plumes de Trump, brisant le « gentleman agreement » (bien que Trump ne soit pas à proprement parler un gentilhomme) conclu entre les deux hommes. Ainsi, il a jeté son dévolu sur la ville d’origine de Trump, New-York : « Tout le monde sait que les valeurs de New-York sont social-libérales, pro-avortement et pro-mariage gay », a ainsi lancé le sénateur texan à son rival.

Une remarque que Donald Trump a jugée « particulièrement insultante » pour les New-yorkais, et a assuré que sa ville natale « est un lieu fantastique ». Trump est ensuite passé à l’offensive, déclarant tout simplement que les remarques de Ted Cruz n’avaient pas lieu d’être, puisque ce dernier n’était pas éligible à la présidence du pays, étant né hors du sol américain (il est né au Canada d’une mère américaine et d’un père cubain).

Quand Cruz oublie de déclarer 1,2 million de dollars

Bien que bénéficiant d’une côte de popularité intéressante, le candidat Cruz est actuellement dans la tourmente, une affaire de prêt concédé par Goldman Sachs ne cesse en effet de faire des vagues, et fait de l’ombre à sa candidature.

L’affaire remonte à 2012. Afin de financer sa première campagne dans l’Etat du Texas, Cruz aurait « liquidé » tous ses biens ; il aurait en réalité contracté auprès de deux banques un emprunt de plus d’1,2 million de dollars, dont un signé chez Goldman Sachs, où travaille sa femme Heidi. Or cette somme n’a pas été déclarée en tant que tel dans ses comptes de campagnes. « Un oubli » selon l’intéressé. Trump a souhaité que cette affaire soit réglée au plus vite, et d’un ton compréhensif, a espéré qu’elle ne « pèse pas trop sur sa candidature ».

 
Présidentielle américaine : Donald Trump et Ted Cruz en tête chez les Républicains