Pékin adopte sa première législation antiterroriste
Pékin a adopté dimanche sa toute première législation antiterroriste, alors que les craintes au sujet d’un renforcement de la censure des médias et du contrôle des entreprises étrangères avaient émergé lors des premières versions de cette loi.
L’adoption de cette législation intervient au moment même où les autorités ont accru la répression à l’encontre des violences ethniques dans le Xinjiang, région autonome du nord-ouest, renforçant leur maîtrise de l’opposition sur tous les terrains, notamment Internet.
Le Xinjiang est le berceau de la minorité musulmane turcophone de Chine, les Ouïghours. La région connaît depuis deux ans une escalade des violences que Pékin qualifie d’ « actes terroristes », alors que de nombreuses ONG spécialisées dans les droits de l’Hommes certifient que le gouvernement chinois surévalue la menace que représentent les extrémistes issus de cette minorité, afin de justifier sa politique totalitaire.
Une ultime mouture sans « portes dérobées »
Les premières moutures de cette législation antiterroriste avaient suscité la polémique, car Pékin exigeait les codes sources des programmes des fabricants technologiques. Le projet de loi obligeait en effet ces derniers à laisser une « porte dérobée » dans leur programmes et donner à Pékin les clefs de chiffrement de ces derniers. Des particularités qui, selon Washington, portaient atteinte à la liberté d’expression et à la propriété intellectuelle des multinationales.
Toutefois, l’ultime version du texte ne devrait contenir de telles restrictions, a assuré la semaine dernière le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei.
Le texte, qui a été approuvé par le comité permanent du Congrès national du peuple chinois, mais n’a pas encore été publié officiellement.