L’UE clôt 2015 sans grandes annonces
Le Conseil européen vient de se réunir à Bruxelles pour la dernière fois de l’année. Durant deux jours, les vingt-huit Etats membres ont débattu sur les principaux thèmes qui agitent l’Union européenne. Crise des migrants, Brexit et sanctions envers la Russie ont donc été au centre des débats. Mais au final, très peu d’avancées concrètes sont à signaler.
2015, pour l’Union européenne (UE), vient de se terminer à l’issue du dernier Conseil européen de l’année. Pour l’occasion, les chefs d’Etat et de gouvernement ont planché sur tous les grands sujets du moment : immigration, Union économique et monétaire, Brexit, sanctions russes… Pour les grandes annonces, en revanche, il faudra attendre : les dirigeants européens se sont contentés d’annoncer des bilans et déclarations d’intentions.
L’absence de réponse collective face à la crise des migrants
Alors que le cap du million de migrants arrivés en Europe en 2015 a été franchi, les pays européens, malgré la pression de la Commission européenne et son président Jean-Claude Juncker, ainsi que de l’Allemagne, n’arrivent toujours pas à se mettre d’accord. Pourtant, un mini-sommet en amont du Conseil avait réuni huit Etats, dont la France, désireux de faire bouger les choses. Mais rien de concret n’est ressorti, notamment sur le plan de relocalisation de 160 000 réfugiés, adopté en octobre, qui subit l’hostilité de plusieurs pays ; Hongrie, Slovaquie et Suède en tête, refusent d’y participer.
Les Etats reportent donc le problème de plusieurs mois, en annonçant une prise de décision « sous la présidence néerlandaise », soit entre janvier et juin 2016. Cette position attentiste se retrouve également au sujet de la coopération avec la Turquie et le soutien financier. Désormais, c’est au Comité des représentants permanents (Coreper), composés des ambassadeurs auprès de l’UE, de trancher. La seule véritable décision est donc la création de garde-côtes européens.
Sur la question du terrorisme, le dernier Conseil de l’année s’est achevé sur une note plus positive, grâce à la prochaine mise en place du système de données des dossiers partagés (PNR), devant permettre une identification des personnes « à risque ». Le Conseil a également entériné l’instauration des contrôles systématiques à toutes les frontières extérieures de Schengen. Mais quelques ratés subsistent. Alors que le Conseil devait examiner les propositions de la Commission sur la lutte contre le terrorisme avec interdiction des armes semi-automatiques de grande puissance, le mot interdiction a tout simplement disparu des conclusions.
Le cas du Brexit reporté
Le dîner de la première soirée était entièrement consacré à cela. Les dirigeants européens devaient discuter du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE. David Cameron a donc présenté ses conditions : renforcement des pouvoirs des parlements nationaux, protection des pays non-membres de la zone euro, exemption de la clause du traité de Rome, suppression des aides sociales aux immigrés membres de l’UE arrivant au Royaume-Uni. Si tous les Etats membres souhaitent le maintien du Royaume-Uni au sein de l’UE, ce ne sera semble-t-il pas à n’importe quelle condition. La décision a donc été reportée au prochain Conseil en février…
Pour le reste, pas de révolutions. L’Union bancaire, qui doit achever l’Union économique et monétaire, a de nouveau été souhaitée mais rien de concret n’apparait. Même situation sur l’accord commercial transatlantique (TTIP), sur lequel le Conseil souhaite rapidement aboutir « dans les meilleurs délais ». Enfin, les sanctions envers la Russie ont été maintenues. Rendez-vous donc dans deux mois pour le prochain Conseil. Avec toujours les mêmes dossiers.
Crédits photo : John Thys/AFP